Comme bon nombre de praticiens médicaux ou paramédicaux les dentistes ont la possibilité de reprendre leurs consultations à partir de lundi prochain, le 4 mai. C’est en tout cas ce qui est prévu par le plan de déconfinement tel qu’il a été présenté vendredi lors du Conseil national de Sécurité. Mais voilà il faut maintenant que ces professions s’organisent.
Dans le cabinet d’Yves Monforti à Montigny-le-Tilleul,nous-dit-il » ce midi il y a réunion de staff pour savoir justement comment nous allons planifier tout cela. Il y a vraiment tout un modus opérandi à mettre en place »
Une organisation différente
Jusqu’à présent, depuis le début de l’épidémie de Covi-19, les 7 dentistes du cabinet prenaient exclusivement en charge les urgences dans le cadre d’un plan de coordination mis en place sur le Grand Charleroi.
« Maintenant avec la reprise nous dit-il le téléphone n’arrête pas de sonner même si l’on sent que les gens sont encore réticents à se rendre dans un environnement médical ou paramédical . Quoi qu’il en soit il faut établir une véritable feuille de route « il faudra ainsi éviter que les gens ne se croisent dans les salles d’attente, il faudra donc faire en sorte qu’il n’ y ait pas de surcharges de patients. On va devoir réfléchir à comment structurer tout cela et l’on va surement travailler avec un moins grand nombre de praticiens en même temps »
Procédures et matériel ad hoc
Ensuite, Les dentistes doivent mettre en place une série de procédures particulières dans le cadre du Covid-19
« même si tout l’aspect sanitaire et hygiène fait déjà partie du protocole de base de notre métier, il faut prendre en compte la désinfection du matériel ( siège, tablette etc ) et des lieux entre chaque patient. Nous devons aussi veiller à nous équiper d’équipement de protection spécifique.. cela va de la charlotte, aux masques FFP2 , à des blouses jetables, à des lunettes hermétiques etc »
Pénurie de matériel
Et le souci c’est que ce matériel n’est plus souvent disponible »
« La ville nous a bien gentiment mis a disposition des masques chirurgicaux mais dans notre travail , vu la proximité et le risque de recevoir des aérosols, il nous faut impérativement des FFP2 et ce n’est pas évident de s’en fournir.
« Nous avons aussi reçu des visières faites à partir de feuilles plastiques A4 renchérit Franca Pacella, dentiste à Jumet mais elles ne permettent pas une bonne visibilité de précision, nécessaires dans notre métier.Par ailleurs, j'essaie de trouver des blouses jetables mais pas moyen: plus de stocks donc j'ai pu me rabattre sur des ti-shirts que j'ai reçus gratuitement et j'en mets d'ailleurs à la disposition de collègues qui sont confrontés à la même pénurie.
Autre souci aussi c'est la flambée des prix : un masque FFP2 que nous achetions normalement 5 euros pièces, nos fournisseurs nous les proposent maintenant à 170 euros pour 20 masques. C'est honteux"
Bref Les dentistes à une semaine de recommencer leurs consultations sont sur les dents !