La crise du coronavirus a compliqué l’organisation des funérailles, c’est un fait ! Pour respecter au mieux le confinement et les mesures de distanciation sociale, les enterrements se sont déroulés dans la plus stricte intimité. À partir de lundi prochain, ils pourront toutefois accueillir 30 personnes. Mais aucune réception ne pourra se tenir dans la foulée.
Face à l’afflux de décès à la ville de Charleroi, une véritable mécanique a dû s’enclencher pour pouvoir enterrer tout le monde dans le respect. Malheureusement, depuis quelques jours des commentaires sur les réseaux sociaux affluent se plaignant des mauvaises herbes qui ont fait leur apparition dans les allées des cimetières.
« On a pu enterrer nos défunts alors qu’il y a eu un fort taux de décès. On doit pouvoir se comparer à d’autres villes qui ont eu recours à des chambres froides. À Charleroi, les fossoyeurs n’ont pas arrêté de travailler ce qui a permis de procéder aux inhumations en temps et en heure, donc au bout de trois jours. C’était mon extrême priorité. Si je dois choisir entre l’inhumation et les pissenlits, je ne choisis pas les pissenlits ! » explique Mahmut Dogru, l’échevin socialiste en charge des cimetières carolos.
400 décès la semaine passée
400 décès ont été enregistrés la semaine passée. Certains jours, il fallait quotidiennement en gérer une trentaine qui étaient liés au coronavirus et ce, sans compter les autres décès dûs à d'autres causes. Depuis peu de temps, la tendance est revenue à la baisse, puisque c’est un ou deux décès liés au virus par jour qui sont à déplorer sur le territoire de Charleroi.
« Je suis très fier et je remercie tous les fossoyeurs qui ont travaillé d’arrache-pied parce qu’on n’a accumulé aucun retard. Nos services ont travaillé les samedis, dimanches et même le lundi de Pâques. »
L’échevin comprend la tristesse des citoyens et le choc qu'ils peuvent ressentir à la vue d'herbes éxédentaires. Mais il précise également que cette tâche est sous-traitée par la Ville. "La société extérieure qui retire les mauvaises herbes habituellement n’a pas pu travailler durant cette période. Ils étaient également confinés."
Des exhumations d'urgence
Mahmut Dogru tient également à clarifier le fait que, pour pouvoir enterrer tout le monde, il a fallu excaver rapidement certaines tombes. Le bourgmestre de Charleroi a d’ailleurs dû prendre un arrêté de salubrité publique pour autoriser l’exhumation.
« Dans certains cimetières, il y a un manque de place. C’est un héritage du passé. Il a donc fallu procéder à des exhumations pour pouvoir inhumer. Faire les deux manœuvres en même temps, c’était très compliqué, mais nous avons géré et on n’a pas accumulé de retard. »
L’échevin en appelle à la solidarité des citoyens. Il rappelle également que les herbes présentes autour des tombes doivent être entretenues par les familles.