Dans le cadre de son programme Safer Cities, l’ONG Plan International Belgique a rédigé une série de recommandations pour lutter contre le harcèlement sexuel. À Charleroi notamment, ces recommandations ont été déposées à la Ville afin de faire bouger les choses.
Faire de Charleroi une ville plus sûre, et lutter contre le harcèlement sexuel : tels sont les objectifs de Plan International. Et pour mener ce projet à bien, l’ONG a décidé de communiquer directement avec les jeunes.
« Dans le cadre du projet Safer Cities, on veut rendre la ville de Charleroi plus sûre et plus inclusive. Une ville pour tous ! On s’attaque donc au sujet du harcèlement sexuel. Pour ce faire, nous avons fait des enquêtes, et on travaille également avec des jeunes. L’objectif du projet, c’est vraiment d’entendre la voix des jeunes et de trouver des solutions pour rendre Charleroi plus agréable pour tout le monde », explique Mathilde Bernard, coordinatrice des jeunes à Plan International.
La première étape du projet : une étude réalisée auprès des jeunes. Il en ressort, entre autres, qu’à Charleroi le harcèlement au lieu à tout moment. Et surtout dans la rue, sur le chemin de l’école, dans les lieux de loisirs et dans les transports publics.
« Il y a plus de 91% des jeunes filles qui ont déjà vécu du harcèlement sexuel. C’est principalement du harcèlement verbal : remarques sur l’apparence, sifflements, … Mais il y a également plus d’une jeune fille sur trois qui a déjà subi des attouchements. Ce qui est assez grave », poursuit la coordinatrice.
En collaboration avec des jeunes carolos
En plus de cette étude, quelques jeunes motivés ont rejoint l’équipe afin de travailler directement sur Charleroi. On les appelle les « champions du changement ».
« Le projet a débuté il y a presque 2 ans. Nous avions fait un résidentiel où nous sommes restés quatre jours ensemble. Nous avons parlé de la problématique du harcèlement de rue. Ensuite, nous avons également fait des marches exploratoires dans la ville pour voir les lieux où on se sentait en sécurité ou pas », explique Estelle, une jeune carolo championne du changement.
« Ça ne me touchait pas personnellement, mais c’est quand même une cause sur laquelle j’ai entendu beaucoup de choses, sur laquelle je me suis beaucoup renseigné. Et je pense qu’à force de m’investir pour cette cause, ça me tient de plus en plus à coeur », confie Anthony.
Ensuite, dernière étape : rédiger des recommandations grâce à toutes les données récoltées. Elles visent à miser sur la prévention, la protection, la poursuite et la participation des jeunes.
« Moi je trouve que c’est très important de sensibiliser les citoyens, les plus jeunes ou les moins jeunes. Notamment à l’école, c’est important de faire des cours sur le harcèlement de rue, le harcèlement en général et sur ce qui est autorisé ou non », précise Estelle.
Pour Élodie, une autre championne du changement, la priorité c’est d'informer la police : « J’aimerais beaucoup qu’on applique la formation pour les policiers pour que, quand on porte plainte, on puisse être écouté. Mais aussi que les policiers aient la bonne approche envers les victimes. »
Ces recommandations et de nombreuses autres ont été remises à la Ville. Pour la suite, les jeunes espèrent publier un guide à destination d’autres villes européennes.
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