67 ans après la catastrophe du Bois du Cazier, 2 nouvelles victimes ont été identifiées. Après des mois d’analyses, les résultats ont été dévoilé. Mercredi, les victimes, exhumées il y a plus d’un an afin de tenter de les identifier, ont été à nouveau inhumées au cimetière de Marcinelle après la célébration d’une messe en l'église Saint-Louis de Marcinelle-Haies. Les familles étaient présentes.
Depuis le 8 août 1956, jour de la catastrophe du Bois du Cazier, plusieurs familles attendaient des réponses : 16 mineurs sur les 262 victimes n’avaient pas été identifiés. En octobre 2021, une démarche d’identification démarre. Mardi 4 avril, les résultats étaient présentés : 2 victimes sont identifiées.
« Par rapport au nombre total de victimes, ces 2 identifications qui arrivent plusieurs années plus tard c’est fantastique ! On aurait pu n’avoir aucune identification positive », indique François Beauthier, expert médico-légal.
Pour Michele, l’initiateur de cette démarche d’identification : c’est la déception. Les analyses n’ont rien donné concernant le corps de son papa.
« D’un côté, je suis content pour ces familles, mais de l’autre je suis très déçu. Quand je venais ici, je mettais une fleur sur chaque tombe en espérant que mon papa soit dans l’une d’elles. C’est dommage. Je suis ressens un tourbillon d’émotions », explique, ému, Michele Cicora, fils d’un mineur non identifié.
2 familles peuvent enfin rendre hommage à leur proche !
Mais pour 2 familles, c’est le soulagement ! Après près de 67 ans, un proche, victime de la catastrophe, est identifié. Ils ont pu leur rendre hommage ce mercredi 5 avril lors d’une messe et de la réinhumation au cimetière de Marcinelle.
« En Italie, nous allions au cimetière pour rendre hommage à mon papa, mais je savais qu’il n’était pas vraiment là. Ça m’a toujours marqué. Aujourd’hui, je ressens une immense émotion de savoir qu’il a été identifié et qu’il est ici », témoigne Dantina Di Quilio, fille de Dante De Quilio.
« Je suis très content de ce qu’ils ont fait. On a attendu, mais ça porte ces fruits. J’ai connu mon grand-père, je m’en souviens », explique Lucien Honoré, petit-fils d’Oscar Pellegrims
« Je suis contente de savoir que des recherches ont été faites pour la famille. C’était quand même un grand-père qu’on a connu, assez jeune, et avec lequel on a de beaux souvenirs », ajoute sa sœur, Mireille Honoré, petite-fille d’Oscar Pellegrims.
Des souvenirs impérissables
Lucien et Mireille étaient présents pour rendre hommage à leur grand-père, comme il se doit. Ils se souviennent de lui, et bien sûr de la catastrophe.
« J’avais 9 ans, nous étions en vacances d’été. Quand on a entendu ce qui s’était passé, mon père est venu nous chercher et nous sommes tous descendus à Marcinelle. On attendait, comme tout le monde », explique Lucien Honoré.
Dantina est quant à elle née 40 jours après le décès de son papa. Aujourd’hui, elle est revenue d’Italie lui faire honneur.
« Je n’ai pas connu mon papa, mais j’ai toujours entendu parler de lui. Ma maman, mes frères et sœurs m’en parlaient. C’est un peu comme si je l’avais toujours connu. Aujourd’hui, c’est donc un soulagement. J’ai enfin un endroit où je peux vraiment lui rendre hommage. C’est indescriptible et très important à mes yeux », explique Dantina Di Quilio, fille de Dante De Quilio.
L’hommage, rendu 67 ans après, erestera gravé dans la mémoire de ces familles. C’est une journée historique.
D’autres procédures pourraient débuter
Concernant les victimes toujours non identifiées et les enfants et petits-enfants en attente de réponses, il reste quelques pistes. Un homme ne serait pas inhumé sous la tombe qui porte son nom, dans le cimetière de Marcinelle, et d’autres inhumations pourraient être réalisées à Mont-sur-Marchienne et en Italie.
« Il y a toujours un espoir. Mais maintenant, j’ai besoin d’une pause. Je suis émotionnellement et physiquement exténué », conclut Michele Cicora, fils d’un mineur non identifié.
A.P.