Partons à la rencontre de trois commerçantes évoquent leur concept pour se moderniser!
Le climat actuel est-il favorable pour la création de nouveaux commerces ? Il semblerait que non. Malgré la sortie du Covid 19, la guerre en Ukraine, l'augmentation du coût de l'énergie et l'inflation, certains commerçants ont décidé de se lancer. "C'est la crise, il y a différentes conséquences de la guerre en Ukraine et du Covid-19, lance Joëlle Labilloy, directrice UCM Hainaut. "Malgré tout, nous remarquons que le taux de création de nouvelles entreprises est revenu à celui qui existait avant la pandémie, donc c'est relativement encourageant de voir que différentes initiatives se développent."
Au centre-ville, plusieurs entrepreneurs ont décidé de tenter leur chance. C'est le cas de Line Cheung qui vient d'ouvrir un nouveau snack-restaurant. Sa famille est dans le métier depuis très longtemps. Elle n'a pas peur de se retrousser les manches. "Je connais ma ville", explique la jeune-femme. "Elle innove et elle a du potentiel. Il faut donc accrocher le bon wagon. Le restauration, je connais très bien. Il faut travailler, avoir un concept fort et multiplier les moyens d'accès à nos produits."
E-commerce, influenceurs, concepts,... Le commerce se modernise
Un avis partagé par Emilie Liégeois. Durant la première pandémie, elle a lancé sa boutique en ligne. Aujourd'hui, elle dispose d'un magasin à quelques pas du grand centre commercial carolo. "Je pense qu'il faut décloisonner le commerce", analyse la jeune femme qui est également influenceuse. "Aujourd'hui, il faut miser sur les réseaux, le commerce en ligne, les partenariats avec des personnes connues ou d'autres professions. Les événements attirent également les clients. On doit tisser un réseau et l'entretenir."
Pour l'UCM, le constat est très clair. Il faut dépoussiérer le métier de commerçant pour le placer au coeur d'une société moderne où les consommateurs ont de nouvelles habitudes. "Faire du commerce aujourd'hui, c'est différent. Ce n'est plus la même manière de procéder qu'il y a dix ou quinze ans", précise Joëlle Labilloy, de l'UCM. Un commerçant aujourd'hui jongle avec différents métiers. Il doit être avant tout communiquant, il doit utiliser la technologie actuelle et les réseaux, il doit montrer sa marchandise pour faire venir le chaland mais il faut aussi être logisticien car de plus en plus de clients passent des commandes en ligne. Il faut gérer les stocks et les colis."
Le circuit court et des horaires plus larges
Avec le télétravail et le Covid-19, il y a également eu un changement dans l'utilisation des commerces, avec notamment l'utilisation des géants de la vente en ligne. Malgré tout, certains clients ont décidé de favoriser le circuit court et donc les boutiques proches de chez eux. Avec sa fille Elisa, Isabelle Sanchez a quitté Charleroi, après de nombreuses années dans la restauration, pour ouvrir un magasin de mode, du côté de Loverval. "Les gens cherchent des commerces comme le nôtre, à quelques pas de leur maison, avec un moyen de se garer facilement, explique la gérante. Ils veulent également pouvoir profiter des réseaux sociaux et du commerce en ligne pour découvrir nos collections, tout en ayant la possibilité de l'essayer sur place. Chez nous, le client est roi. On prend du temps avec lui. J'ai la chance de travailler avec ma famille qui est diplômée en marketing. Ensemble, le concept fonctionne bien."
Le tout sera de résister à l'usure du temps et aux imprévus. Mais avec un concept solide, une communication moderne et l'envie de réussir, gageons que ces trois commerces trouveront leur public.
J.De.