Ce vendredi 3 janvier marquait le début des soldes d'hiver. Durant un mois, les grosses réductions vont se succéder. Elles interviennent dans un contexte économique compliqué pour les commerces. Leur occasion de réagir ? Rien n'est moins sûr.
Les soldes d’hiver riment avec grandes réductions pour le plus grand bonheur des consommateurs. Mais le pessimisme règne du côté des commerces. Selon une récente enquête de l’UCM (Union des Classes Moyennes), le secteur n’est pas à la fête. Un seul commerçant sur dix s’attend à une augmentation des ventes pendant ces soldes. La concurrence féroce avec les plateformes de vente en ligne est notamment pointée du doigt. Les gens se rendent-ils encore au magasin ? Les principaux concernés sont unanimes.
"Je préfère aller en magasin pour trouver la bonne taille. J'achète rarement en ligne", déclare Octavine. "Sur Internet, tu ne peux pas essayer le produit. Si cela ne convient pas, tu dois le renvoyer. Je n'aime pas ça", confie Onder. "J'aime bien voir et toucher les articles de moi-même pour ne pas avoir de mauvaises surprises", avoue Alami.
Le centre commercial confirme les dires des consommateurs.
"Les gens continuent de venir en magasin. On peut acheter en ligne mais on ne touche pas le produit. On ne l'essaie pas. En magasin, le vendeur est là pour apporter son "expertise"", explique Anne-Sophie Gerard, responsable marketing de Rive Gauche.
Pourtant, le son de cloche n’est pas le même dans tous les commerces. Le gérant de ce magasin de vêtements streetwear a vu sa clientèle diminuer. Les soldes sont l’occasion de se donner une bouffée d’air.
"On essaie de proposer des offres assez avantageuses pour motiver les personnes à venir en boutique. On remarque que la fréquentation diminue un peu", ressent Kevin Brana-Lopez, commerçant.
Une "guerre des réductions"
Internet n’est pas le seul ennemi des commerçants. L’UCM observe une autre tendance néfaste pour le secteur.
"Au fil des années, on aperçoit de plus en plus de campagnes de réductions (Black Friday, prix d'ami...). Le client ne profite plus autant des soldes. Il étale ses achats sur toute l'année", observe Isabelle Morgante, responsable communication UCM.
Les réductions régulières sont dictées par les grandes chaînes. Les plus petits commerces sont pris au piège.
"La personne qui va convaincre les grandes chaînes d'arrêter cette guerre des réductions n'est pas née. C'est du business, c'est du commerce, ce sont des rentrées pour elles", avance-t-elle.
Pour améliorer la situation et renflouer les caisses, les petits magasins demandent du soutien de la part des autorités communales. Ils souhaitent une meilleure accessibilité ou encore un accompagnement pour se réinventer.
Bruno Pantano