Ce lundi 22 février avait lieu le jugement dans le cadre du procès de l’attentat à la tour de police de Charleroi en 2016. Une peine de minimum 15 ans de prison était requise contre le prévenu carolo. Il était notamment poursuivi pour avoir participé aux activités terroristes. Des faits qu’il a toujours contestés. Finalement, le tribunal correctionnel a signifié son acquittement.
Deux policières blessées dont une grièvement
Le samedi 6 août 2016, peu avant 16 heures, Khaled Babouri, un algérien de 33 ans, se présente au point de contrôle à l’entrée de la tour de police. Il sort de son sac à dos un couteau de plus de 40 centimètres et en assène un coup violent à l’une des policières présentes, la blessant grièvement à la tête. Puis, il s’en prend à sa collègue qui, bien qu’aussi touchée à la tête par la machette, réussit à tirer deux fois en direction de l’agresseur. Ce sera finalement une troisième inspectrice qui mettra l’assaillant hors d’état de nuire. Il décèdera peu après son admission à l’hôpital.
Rezki A. était poursuivi pour avoir aidé l’agresseur
Le procès qui s’est tenu le 25 janvier se tenait forcément sans l’agresseur, décédé. C’est l’une de ses connaissances, le voisin de son frère, qui s’est retrouvé sur le banc des prévenus. L’homme âgé de 47 ans, est suspecté d’avoir conduit Babouri sur les lieux et de lui avoir fourni l’arme. Il était poursuivi pour double tentative d’assassinat et participation aux activités d’un groupe terroriste.
Acquittement: rien ne prouve qu’il a aidé Babouri
Cet après-midi, le Tribunal l’a acquitté. Rien dans le dossier ne prouve que le prévenu ait conduit Babouri sur les lieux du crime, ni même que celui-ci avait besoin d’un véhicule. Et l’arme aurait été en possession de l’agresseur depuis longtemps.
Reste que le ministère public avait requis 15 ans de prison. Mais les avocats des victimes, avaient eux, demandé au juge de soit condamner lourdement le prévenu s’il le jugeait coupable, soit de l’acquitter. Un procès qui s’est déroulé dans une ambiance pesante vu la gravité des faits.
Un soulagement pour le prévenu, un fardeau toujours douloureux pour les policières
Pour le prévenu qui repart libre et blanchi, c’est un soulagement.
« C’est un soulagement, acquiesce Nabil Khoulalene, l’avocat du prévenu, pour mon client qui s’est retrouvé dans cette dramatique histoire depuis le mois de décembre 2016. Inculpé d’abord, il a ensuite été placé en détention préventive dans des circonstances difficiles à vivre vu l’étiquette terroriste du dossier. La motivation du Tribunal est une motivation d’innocence, puisqu’après l’examen très précis des preuves et des arguments, il est arrivé à la conclusion que rien n’implique mon client. Et qu’en outre, rien ne permet d’établir la participation de qui que ce soit d’autre que Khaled Babouri à l’attentat terroriste qui a été commis le 6 août 2016. »
Mais l’acte terroriste lui-même reste impuni suite au décès de l’agresseur. Il ne restera que des souvenirs horribles avec lesquels les deux policières doivent continuer à vivre.