A Gerpinnes, comme dans tout l’univers des marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse, la nouvelle de l’annulation de la Sainte Rolende 2021 est une nouvelle déception. Après un an sans folklore, les louageurs sont parmi les plus touchés. Leur activité est à l’arrêt complet et ils commencent à en avoir assez. Mais ils craignent aussi pour l’avenir du folklore, même si, au niveau européen, on parle d’une immunité collective pour la mi-juillet.
Les louageurs sont à bout
Après un an sans marches, les louageurs sont à bout. Et l’annonce de l’annulation, pour la deuxième fois de la Sainte Rolende, c’est une nouvelle douche froide. Même s’ils s’y attendaient.
« C’est difficile, admet Philippe Simons, louageur à Gerpinnes. Parce que c’est une deuxième Pentecôte annulée. Et surtout, le reste de la saison va suivre. Pour nous, il n’y a pas que la Pentecôte, mais aussi tout le reste de la saison. On espère que ça va s’améliorer au fil du temps. De toutes façons, les chiffres ne sont pas bons. Donc fatalement, il est logique d’interdire la Pentecôte. »
Plus de rentrées, mais des frais qui continuent
Les costumes ne sortent plus, mais les frais, eux, continuent de courir. Et on approche des limites de la rentabilité.
« Les frais continuent de courir, et les aides sont insuffisantes, se désole Philippe Simons. On essaye de résister. Les aides ne permettent pas de prévoir. On a arrêté tout investissement depuis mars 2020. S’il y a des réparations à faire, on les faits sur le stock. Le jour où on devra refaire des achats, on arrêtera le travail. »
Et si on atteignait l’immunité collective cet été?
L’Union Européenne estime qu’à la mi-juillet, on pourrait avoir atteint l’immunité collective sur notre continent. De quoi espérer, pour certains, un retour des marches en deuxième partie d’été.
« Si ça rouvre dans le courant de l’été, on est preneur, bien sûr, ajoute le louageur gerpinnois. Mais il faut qu’on aie une perspective, une date, parce qu’il faut préparer suffisamment à l’avance. Ca ne peut pas se faire du jour au lendemain. »
Il faudrait aussi que les comités de marche aient les moyens financiers d’organiser les festivités, alors qu’elles n’ont plus de rentrées. Et dans quelles conditions pourra-t’on ré-enfiler les costumes et défiler? Les conséquences de la crise sanitaire risquent de se faire sentir pendant plusieurs années. Chez les louageurs, et chez tous les acteurs du folklore.