Selon le dernier baromètre de la sécurité routière de l’institut Vias, le nombre de tués sur les routes1 a baissé de 16% au cours des 9 premiers mois de 2020 par rapport à la même période en 2019 (soit 59 tués en moins) et le nombre de blessés de 20% (près de 7000 blessés en moins). Ces diminutions sont évidemment imputables à la limitation des déplacements, notamment lors du confinement du 2e trimestre.
A noter toutefois une hausse conséquente du nombre d’accidents avec un cycliste tant en Wallonie (+21%) qu’à Bruxelles (+16%).
Septembre a été particulièrement meurtrier cette année: le nombre de tués a augmenté de 55% par rapport au même mois en 2019.
59 tués et 7000 blessés en moins
Le nombre de tués a baissé sur nos routes au cours des 9 premiers mois de l’année: -16% par rapport à 2019 (soit 303 tués sur place au lieu de 362). Le nombre de blessés est également en baisse (de 34.876 à 27.961, soit -20%), ainsi que le nombre d’accidents (de 27.696 à 22.918, soit -17%).
Comme attendu, le confinement du 2e trimestre a donc eu un impact positif sur tous les indicateurs de sécurité routière.
Septembre meurtrier
Une analyse détaillée du nombre de tués mois par mois indique que les mois d’août (de 41 à 42 tués) et surtout de septembre (de 31 à 48 tués) ont été particulièrement meurtriers. Le temps très clément du mois de septembre incitant à la balade a augmenté l’exposition au risque. Le trafic est par ailleurs resté plus fluide que les autres années, ce qui a poussé certains conducteurs à prendre plus de risques. De manière générale, les accidents qui se sont produits pendant les 9 premiers mois de l’année n’avaient d’ailleurs plus été aussi graves depuis 2015.
Plus forte baisse du nombre de tués en Wallonie
Le nombre de tués sur place a diminué en Wallonie (de 185 à 146 tués) et en Flandre, mais de manière moins prononcée (de 164 à 145 tués). Malgré tout, Vias recense quasi autant de tués sur les routes wallonnes que sur les routes flamandes. A Bruxelles, ce nombre est passé de 13 à 12.
En ce qui concerne le nombre d’accidents avec tués ou blessés, les tendances sont quasi similaires pour les 3 Régions: de 7842 à 6372 en Wallonie (-19%), de 16.992 à 14.079 en Flandre (-17%) et de 2862 à 2467 à Bruxelles (-14%).
Nombre de tués en baisse partout en Wallonie, sauf dans le Brabant wallon
Le nombre de tués sur les routes baisse de manière significative dans toutes les provinces, sauf dans le Brabant wallon où ce nombre stagne (12 tués sur place). Une seule province atteint néanmoins un niveau plancher record : Namur (25 tués). Malgré l’influence positive du confinement sur les statistiques de 2020, les autres avaient déjà fait mieux dans le passé.
Tendances suivant le type d'usager
Augmentation du nombre de tués parmi les cyclomotoristes
Le nombre de tués est en baisse pour toutes les catégories d’usagers, sauf pour les conducteurs de cyclomoteurs pour lesquels il a doublé (de 5 à 10 tués). Comme on pouvait s’y attendre vu la limitation des longs déplacements au cours du 2e trimestre, la diminution du nombre de tués est la plus importante pour les occupants de voiture (de 183 à 145).
Hausse du nombre d’accidents avec un cycliste à Bruxelles
On le sait : le nombre de cyclistes a tendance à augmenter ces derniers mois. Il n’est pas étonnant, par conséquent, d’observer une hausse assez nette du nombre d’accidents impliquant un cycliste en Wallonie (de 695 à 843 accidents, soit + 21%) mais également à Bruxelles (de 748 à 870 accidents, soit + 16%). Pour tous les autres modes de déplacement, on enregistre une diminution du nombre d’accidents.
Nombre élevé de tués sur les autoroutes
Malgré le confinement du 2e trimestre, il est préoccupant de constater que le nombre de tués sur les autoroutes est resté plus élevé au cours des 9 premiers de 2020 (59 tués) que pour la même période en 2016 (52 tués), 2017 (56 tués) et 2018 (58 tués). Ce nombre n’était plus élevé qu’en 2019 (77 tués).
Conclusion
Les résultats du baromètre de la sécurité routière pour les 9 premiers mois de l’année sont évidemment impactés par le confinement de près de 3 mois au cours du 2e trimestre.
Selon le Ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet :
"Nous devons rester vigilants et agir concrètement, tel que c’est prévu dans l’accord de Gouvernement fédéral, afin de continuer à faire baisser le nombre de victimes de la route une fois la crise sanitaire terminée. Pour y arriver, je veux lutter contre la récidive et l’impunité des infractions routières. Un conducteur sur trois doit être contrôlé chaque année pour faire face aux drames causés par la vitesse excessive, la conduite sous influence ou encore l’utilisation du GSM au volant. Je veux également développer les sanctions alternatives, comme les stages d’apprentissage ou de réapprentissage de la conduite, en complément aux amendes et déchéances."
Parmi les points moins positifs, la gravité des accidents reste préoccupante. La densité de trafic a été moindre et certains conducteurs en ont profité pour prendre plus de risques. La circulation va encore rester plus fluide dans les semaines qui viennent, notamment vu le succès du télétravail. C’est pourquoi l'Institut Vias mise sur l'importance des contrôles et la conscientisation des automobilistes au respect des limitations de vitesse.
L'ensemble du baromètre se trouve sur http://www.vias.be/fr/recherche/barometre-de-la-securite-routiere
1 Il s’agit ici du nombre de personnes décédées sur place au moment de l’accident. A ce nombre, il conviendra d’ajouter les personnes qui meurent dans les 30 jours suivant l’accident.