Pour paraphraser la première ministre finlandaise Sanna Marin, nous sommes des êtres humains et nous aspirons parfois aussi à la joie, à la lumière et au plaisir au milieu de ces nuages sombres.
Quand on se réveille tous les matins avec comme seuls horizons la guerre en Ukraine, la crise énergétique, l'inflation galopante, les drames climatiques ou une chronique de GuiHome voire de Félix Radu sur une radio de service public, l'annonce de l'arrivée prochaine sur le site de feu Caterpillar Gosselies de Legoland s'apparente à une bouffée d'oxygène qu'on n'attendait plus dans cet étrange tunnel sans fin.
Soyons très clairs : un parc d'attraction à portée internationale sur le territoire de Charleroi, c'est non seulement une excellente nouvelle pour l'image de la ville, mais surtout une fantastique opportunité de dynamisation de l'emploi dans la région et, plus largement dans toute la Wallonie. Sans parler, bien sûr des retombées économiques sur le plan du tourisme et de l'horeca.
Charleroi avait besoin de cela comme de pain. Et ce n'est pas pour rien si tous les politiques carolos, tous partis confondus, se réjouissent à l'unisson sur les réseaux sociaux de l'accord avec Legoland.
Un monde politique qui pousse aussi un grand ouf de soulagement. Car depuis ce funeste 2 septembre 2016 et l'annonce de la fermeture du site de Caterpillar Gosselies, les responsables carolos et wallons s'arrachaient les cheveux pour savoir comment opérer une reconversion qui permettrait de valoriser une vaste étendue industrielle en relançant une activité porteuse d'emplois et synonyme de relance économique.
Car il faut bien le dire, depuis la mise en place du plan Catch censé amortir les conséquences sociales et économiques du séisme qui a suivi, on ne peut pas vraiment dire que les résultats furent extatiques. Au contraire, le flop majeur de la venue avortée du constructeur de voitures électriques chinois Thunderpower pouvait laisser craindre un échec cuisant de la politique de relance carolo et wallonne. Tout le monde a encore en tête le parterre de politiques tout sourire posant aux côtés d'une voiture totalement fake dont on n'eut plus jamais de nouvelles par la suite, ou si peu...
Mais force est de constater qu'en coulisses, le boulot a continué. Et il faut reconnaître aujourd'hui que les autorités ont visiblement mené des négociations longues mais fructueuses avec les responsables de Merlin Entertainment, propriétaires de la multinationale Legoland.
Cela dit, si l'annonce est réjouissante, le travail reste titanesque avant de voir le premier gamin monter dans une montagne russe. Il va falloir assainir le site en commençant par la destruction des bâtiments existants, régler la question des divers permis et, bien sûr, construire le parc.
Date d'ouverture prévue : 2027. Cinq années que Charleroi et la Wallonie vont devoir mettre à profit pour attirer de nouveaux investisseurs hôteliers, de nouvelles compagnies aériennes. Et surtout convaincre le public que ce projet n'est pas juste une manière de flatter l'égo surdimensionné de quelques uns, mais bien l'une des briques fondamentales de la relance socio-économique de toute une région.
Martial Dumont