Cher Saint Nicolas,
Ce petit mot pour te dire que je te plains sincèrement.
Entre les baudets qui hurlent avec les loups quand tu portes ta mitre avec la croix en estimant que tu ne peux pas porter de signes convictionnels sous prétexte de neutralité et de respect de toutes les communautés et les ânes qui jugent, au contraire que tu dois impérativement brandir les reliques religieuses parce que les traditions sont intouchables et qu'elles sont le ciment indéfectible de notre grande tradition européenne (toi, le Turc ça doit te faire marrer), je me dis sincèrement que tu ne l'as pas belle.
Honnêtement, je me demande comment tu fais pour résister à tous ces commentaires nauséeux, dans un sens comme dans l'autre, qui font finalement oublier pour quoi tu es là et pourquoi tu te casses la nénette et ton pauvre vieux dos, à visiter chaque enfant du monde depuis des centaines d'années.
Parce que ce qui te guide toi Grand Saint, ce n'est pas de savoir s'il faut donner raison aux parents qui prennent des douches à l'eau bénite en criant "Vade retro satanas" à la première fille voilée dans la rue, ou ceux qui, au contraire, brûleraient bien les minutes du Concile Vatican II sur l'autel absurde de l'anticléricanisme primaire.
Ce qui t'inspire, ce n'est pas non plus de savoir si le père Fouettard est noir parce qu'il s'est vautré dans la cheminée ou parce qu'il a des origines africaines.
Non, toi, Saint Nicolas, ce qui t'anime, c'est l'amour. L'amour des enfants, l'amour des autres, l'amour de faire plaisir, indépendamment de toutes les barrières sociétales amplifiées au centuple par les misérables réseaux sociaux.
Plaise au ciel auquel on croit ou pas, que chacun puisse un jour retrouver l'essence même du message que tu véhicules. A commencer par les parents qui ne doivent jamais oublier que ce 6 décembre, c'est la fête des enfants, pas la leur.