Selon le secteur des ambulanciers, depuis le départ, SARS-CoV-2 a été lourdement sous-estimé en Belgique. Une erreur monumentale que nous avons payé très cher au printemps, et risque de se reproduire, très prochainement, avec plus d'hospitalisations en soins intensifs et de décès.
C'est un service ambulancier privé qui tire la sonnette d'alarme.
« L'incompétence totale du gouvernement par son refus acharné de l'intervention précoce, pourtant la plus efficace, nous a directement conduit vers cette deuxième vague. »
70% des transports par ambulance pour des cas Covid-19
Retour à la case départ.
Entre le 1er octobre et le 21 octobre 2020, le service ambulancier bruxellois NAAB Ambulance Service LLC est passé de 10% à 70% des transports, uniquement, dans le cadre des prises en charge Covid-19.
"Ceux qui ne travaillent pas dans une ambulance qui relève du transport médico-sanitaire n’imaginent pas un seul instant ce que cela représente."
La Belgique n'a pas encore vu le pire de cette épidémie !
Sous peu le seuil des 90% de transport sera probablement atteint. Ce qui diminuera, c'est la capacité des transports à l’égard des malades chroniques, non atteints par la Covid-19 mais devant se rendre régulièrement à l’hôpital pour leurs séances de dyalise, chimiothérapie ou radiothérapie.
Des protocoles de décontaminations plus qu'indispensable entraînent aujourd'hui ces retards, les refus de transports, voir même pour les transporteurs peu scrupuleux, négligeant la décontamination, vont mettre en danger tous les patients véhiculés.
Le transporteurs ambulanciers prévient :
"Dans un service ambulancier saturé, le personnel épuisera encore ses forces en parcourant quotidiennement des centaines de kilomètres, notamment dans le cadre des transferts inter-hospitaliers, pour soulager des hôpitaux eux-mêmes saturés."
Réguler et coordonner les transports médicaux
Le transporteur plaide enfin pour une régulation du vecteur médico-sanitaire, comme cela se fait partout en Europe, ce qui aurait au moins eu le mérite de mieux coordonner les transports médicaux en attribuant les cas avérés à certaines ambulances, tout en faisant assurer les déplacements des personnes non atteintes par la Covid-19, via des ambulances non-Covid ne réalisant que ces transports.
Malheureusement, à Bruxelles, il n’existe aucune législation, personne ne sait ce qu'est le transport sanitaire urgent ou non-urgent. En Wallonie, les transporteurs sont agréés, mais le fond du problème reste entier.
Il est donc impératif d'arrêter les inepties, souligne toujours ce transporteur, et de devenir un peu sérieux dans la gestion de cette pandémie, parce que le fiasco de la deuxième vague, après celui de la première, va entraîner une casse énorme dans la société.
Sans des mesures nettement plus fortes que celles actuellement prises jusqu’à aujourd’hui, nous allons tout droit dans le mur.
Voir aussi notre reportage :