Les projets de parcs éoliens se multiplient sur la commune de Pont-à-Celles. Déjà bien entourée par les hélices productrices d’électricité, la commune voit arriver sur son territoire deux nouvelles propositions. Des projets qui se chevauchent parfois. Mais c’était sans compter sur la volonté ferme du collège d’inclure la population dans de tels choix et en période de Covid-19, c’est tout sauf évident.
Le bourgmestre de Pont-à-Celles, Pascal Tavier, ne cache pas sa déception et son agacement face au manque de considération dont font preuve certains opérateurs réseaux, soucieux d’installer des éoliennes un peu partout sur son territoire. Il faut dire que la commune est particulièrement bien située et donc fortement courtisée.
« La commune de Pont-à-Celles a été contactée, il y a un an, par la coopérative Clef afin de réfléchir avec le collège des Bons Villers, d’un parc éolien sur les deux communes qui initialement devait comporter 3 éoliennes sur chacune des deux communes. »
Les deux collèges ont pris acte et manifesté un intérêt mais avec la ferme volonté d’associer la population à ce type de projet. Depuis un an, la commune n’a plus eu de nouvelles.
« Il y a un mois et demi nous avons été contactés par ENGIE cette fois, pour l’installation d’un parc éolien le long de la A54 entre Luttre et Nivelles, 6 éoliennes. ENGIE se proposait de faire une réunion d’information à la population, comme le prévoit la procédure, en date du 21 octobre. Le lendemain, nous recevions la demande pour une autre réunion d’information, la veille, le 20 octobre émanant donc de la coopérative Clef. Nous nous retrouvons donc avec ces deux projets et deux réunions d’information dans une période Covid très peu favorable à la consultation populaire. »
Le collège des Bons Villers et son bourgmestre Mathieu Perrin ainsi que le collège de Pont-à-Celles se sont donc retrouvés au pied du mur avec, en plus, un projet, celui de la coopérative Clef, qui avait été modifié passant de 6 à 8 éoliennes. Pascal Tavier considère que ce dernier dossier part sur de très mauvaises bases.
Pas contre, mais trop c’est beaucoup
Sur le fond, le bourgmestre de Pont-à-Celles et son collège, se disent prêts à discuter. Pascal Tavier insiste néanmoins sur la nécessité d'une vraie consultation citoyenne et d'études d’incidences correctes. Ils refusent d’être mis au pied du mur. Au vu des conditions sanitaires actuelles, les autorités estiment encore que l’on n’était plus à quelques jours près.
« Par rapport au parc éolien, je rappelle que nous avons déjà un parc de 8 éoliennes sur Rosseignies-Obaix qui fonctionne bien et la question se pose là aussi de rénover ce parc. Sur 3-4 kilomètres à vol d’oiseaux, 3 parcs éoliens par rapport à un principe de co-visibilité c’est très discutable, mais là les experts feront part de leurs avis. »
Quelques arguments sont d'ailleurs déjà avancés en défaveur de la coopérative Clef comme la présence à Buzet d'un aérodrome particulièrement fréquenté, mais surtout très proche de la zone concernée.
Le bourgmestre tient néanmoins à rappeler avec force que la commune précurseuse en matière de production d’énergie alternative, avec un parc éolien installé à Rosseignies, il y a 15 ans déjà, n'est pas à priori contre un nouveau projet éolien. Mais sa commune déjà littéralement cernée par les projets éoliens, avec ceux de Seneffe et de Nivelles visibles depuis la commune et celui de Courcelles où une éolienne devait être installée sur l’entité de Pont-à-Celles et où un recours en annulation a été introduit, va sans doute falloir batailler pour ne pas laisser faire tout et n’importe quoi.
"On peut être une commune dans le vent" mais "trop is te veel" et de ces nouveaux projets qui seront présentés à la population à la fin du mois, l’un des deux sera sans doute le projet de trop.
Plus d'infos sur le projet de la coopérative Clef :
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