On se souviendra peut-être de l'appel à l'aide lancé par la ferme de Martinrou qui, comme de nombreux lieux culturels dans notre région et en Belgique, vient de traverser une année extrêmement difficile. Mais cette fois, le directeur du théâtre est formel, la reprise est pour bientôt que le gouvernement le veuille ou non.
Depuis 40 ans la ferme de Martinrou à Fleurus, est un brassage culturel intense où se croisent et se sont croisés de nombreux artistes, comédiens, danseurs, musiciens,… Martinrou, c’est aussi le royaume des enfants qui fréquentent les stages ou les ateliers.
Après avoir lancé un appel à l'aide avec la complicité de nombreux artistes, après avoir reçu une aide exceptionnelle grâce notamment à la loterie nationale, après avoir fait preuve d'inventivité pour organiser des stages et des ateliers théâtre en ligne, à l'heure où il faut annuler la fête des ateliers qui a lieu traditionnellement au mois de mai, le directeur de la ferme de Martinrou, Patrice Mincke, sent venir la fin de la tempête.
"J'ai envie de remercier les spectateurs et les participants aux ateliers. Nous avons eu très peu de demandes de remboursements, tout le monde a été très solidaire. Ce qui nous a permis de survivre et de payer les artistes qui n'ont pas su travailler. Je me dois aussi de remercier la Fédération Wallonie Bruxelles, qui nous a entendu et aidé. La perte n'a pas pu être comblée, mais nous avons pu passer le cap."
Voir ou Revoir : Le directeur de Martinrou lance un appel à l'aide
L'espoir et la volonté
"C'est difficile d'ouvrir une porte quand on ignore ce que l'on va trouver derrière, mais c'est encore plus difficile de passer sa vie devant la porte sans l'ouvrir."
Cette citation de l'écrivain français Jean-Paul Jody, illustre assez bien la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui Martinrou. Entre l'espoir et la volonté, Patrice Mincke a choisi, il franchira la porte de l'interdit.
"D'une part, il y a de l'espoir, celui que l'on nous autorise à jouer dans des conditions acceptables. D'autre part, il y a la volonté, si l'espoir de rejouer dans des conditions à peu près normales avec 150 personnes ne se concrétise pas, de jouer à nos conditions. Nous allons dire voilà les conditions dans lesquelles nous allons jouer et nous demanderons aux spectateurs de prendre leurs responsabilités."
La ferme de Martinrou est en train d'équiper sa grande salle d'un extracteur d'air qui renouvellera l'atmosphère au-delà des normes. Il existe un détecteur de CO2, il y aura des mesures de distanciation sociale, le masque sera de rigueur et le bar à l'extérieur.
"Voilà, si on n'a pas de bonne nouvelle de la part des autorités voilà ce que l'on fera. Nous allons prendre des mesures nous-mêmes et imposer notre façon de faire. Nous avons un spectacle mi-mai pour le jeune public et fin mai pour les adultes"
Tous les théâtres en ont marre !
Patrice Mincke espère bien être suivi et soutenu dans son initiative. Il est temps de se positionner, selon lui.
"Je suis en contact avec tous les autres directeurs de théâtre, et tout le monde en a marre de ce qui ressemble de plus en plus à une discrimination ou à une façon de museler la culture. Au plus fort de la crise nous n'avons pas voulu prendre de risque pour notre confort financier. Mais, cette fois-ci alors que tout est ouvert, que les risques sont partout, ça commence à ressembler à : "ils nous embêtent ces artistes, on les garde bien sous l'éteignoir, sous couvert de Covid."
Mais Martinrou ce ne sont pas que des spectacles de théâtre, ce sont aussi des stages et des ateliers. Après les avoir annulés l'an dernier, cet été, ils seront maintenus quoiqu'il arrive.
"A un moment, nous, on veut travailler, évidemment on continuera à faire attention par rapport aux enfants, mais on va avancer. Si la rentabilité n'est pas là parce qu'il faut réduire le nombre de stagiaires, tant pis. On perdra de l'argent mais on va travailler. Nous en avons besoin et les stagiaires en ont envie... non ils en ont besoin !"
Du 5 juillet au 27 août, les jeunes de 4 à 17 ans pourront donc profiter des différentes activités proposées, comme chaque année, par les animateurs avec des découvertes, du plaisir et beaucoup d’amusement.
À vos agendas !
Du 5 au 9 juillet: Une semaine exploratoire pour détourner les objets, les mots, les gestes, …
Pour les 4-5 ans, Ils se plongeront dans « La vie cachée des bois de Martinrou ».
De 6 à 9 ans: Création d’objets avec « La brocante aux idées ».
Pour les 10 à 12 ans démonstration de slam avec « Démo des mots ».
Et enfin, les ados utiliseront leur corps comme un instrument avec « Rythmes et mouvements ».
Du 12 au 16 juillet: Les jeunes exploreront les arts vivants et les techniques théâtrales sur le thème « Liberté! »
De 4 à 7 ans: théâtre muet et jeu de clown avec « Je parlerai… ou pas ».
Pour les 8-9 ans: Danse en peinture avec « La grande palette de couleurs » dans le but de marier les mouvements et les pinceaux.
Les 10-12 ans: « Le jeu de Mime » sur les pas de mime Marceau.
Les adolescents se plongeront en profondeur dans les personnages de théâtre frondeurs, révolutionnaires, pirates et incontestables de tout poil à « La liberté incarnée ».
Du 16 juillet au 20 août: Grand jeu de rôle annuel sur la trace des Aventuriers de l’île aux couleurs.
Du 23 au 27 août, le tour des possibles sera le moment de tester pour choisir!
Pour les 4-5 ans: Modern Jazz et éveil musical
Les 6-7 ans: Modern Jazz et théâtre
Et de 8 à 12 ans: Théâtre et improvisation
Et pour les adolescents, ce sera de l’improvisation.
Pour plus de détails et des informations pratiques, rendez-vous sur le site internet: http://www.martinrou.be/ ou par téléphone au 071/81.63.32