C’est un procès hors-norme qui commencera ce vendredi et qui va se tenir aux assises du Nord à Douai, en France. Celui de Dino Scala, plus connu sous le pseudonyme du « violeur de la Sambre ». Entre 1988 et 2018, il aurait commis une cinquantaine de viols. Pendant 30 ans, il est passé entre les mailles du filet de la police belge et française. Retour sur les faits de l’un des pires violeurs en série.
Durant près de 30 ans, Dino Scala aurait agressé et violé 56 femmes âgées entre 13 et 58 ans. Surnommé le violeur de la Sambre, Dino Scala est méthodique et imperceptible. Il utilise souvent le même mode opératoire : il repère d'abord ses victimes, des femmes isolées, pour ensuite les agresser par surprise, toujours masqué et avec l’aide d’une cordelette.
« En 2018, on a eu la dernière agression du ‘’violeur de la Sambre’’ envers une personne du quartier de la gare qui allait prendre son bus, se souvient David Lavaux, le bourgmestre d’Erquelinnes. C’est cette dernière agression qui a mis fin à une très très longue série de viols perpétrés côté français et côté, ici à Erquelinnes. »
Dino Scala: violeur et bon père de famille
Car à première vue, Dino Scala est un homme ordinaire, sans histoire et avec un casier judiciaire vierge. C'est en 1988 qu'il commet ses premières agressions dans le nord de la France. Il habite à Pont-sur-Sambre, une commune de 3 500 habitants, située à une trentaine de kilomètres de la frontière belge. Ses proches parlent de lui comme étant un bon père de famille, un bon voisin, un bon collègue. Bref, rien ne laisse penser que ce père de cinq enfants est un violeur en série.
En 1997 les enquêteurs sont sur une piste, ils sont convaincus que les viols à répétition sont commis par une seule et même personne. L’ADN relevé sur les victimes ne fait aucun doute puisqu’il s’agit du même profil génétique. Mais dans la banque de données françaises, cet ADN n'appartient à aucune personne enregistrée.
2004: les première victimes belges
En 2004, Dino Scala sait qu'il est recherché. Il change alors de région pour assouvir ses pulsions comme il l'expliquera aux enquêteurs lors de ses aveux juste après son arrestation.
C'est du côté d'Erquelinnes qu'il continue à violer. Il connait bien cette région et surtout les endroits isolés puisqu'il travaille dans une usine à Jeumont. Il exerce le métier de technicien de maintenance.
« On ne trouvait pas pourquoi ce violeur agissait toujours le matin, explique David Lavaux. C’était toujours le matin et avant de commencer son travail, il violait des personnes dans notre commune à huit reprises. »
Un climat de psychose s'installe à Erquelinnes. Mais le matin du 5 février 2018, il commet une erreur qui va faire avancer l'enquête d'un pas de géant.
« Comme on avait l’heure précise de sa dernière agression, on a fait un arrêt sur image sur le parking du quartier. On a fait le tri des personnes qui étaient stationnées. On a enlevé les gens du quartier et les gens qui se garent pour prendre le train. On est arrivés à la conclusion qu’il y avait un véhicule restant et on se demandait pourquoi il était là… »
La suite est simple, Dino Scala est arrêté quelques semaines plus tard et passe aux aveux.
Le procès de Dino Scala débute ce vendredi à Douai, devant les assises du Nord. Sur les 56 femmes qui ont déposé plainte, Dino Scala reconnaît une quarantaine de faits. Ce procès permettra peut-être de comprendre ce qui a amené Dino Scala à devenir l’un des pires violeurs en série. Il encourt jusqu’à 20 ans de prison.
