Il s’appellera le chemin de l’Eau d’Heure, ou le chemin de la Vallée de l’Eau d’Heure ou encore le sentier de l’Eau d’Heure. Mais peu importe son nom, le projet imaginé par l’Asbl des lacs de l’Eau d’Heure et le contrat de rivière Sambre et Meuse, s’étalera sur 37 km, avec une ambition préserver ce patrimoine naturel exceptionnel.
Sur ses 37 kilomètres, l’Eau d’Heure chemine au travers de deux provinces (Namur et le Hainaut) et de 6 communes, depuis sa source à Cerfontaine, jusqu’à sa confluence avec la Sambre à Charleroi.
Un projet est donc né au hasard d’une conversation comme nous l’explique Jean-Philippe Lebeau, le président du comité de pilotage.
« C’est un projet qui est né d’une rencontre entre l’Asbl des lacs de l’Eau d’Heure dont le président est Jean-Jacques Cloquet et l’Asbl contrat de rivières Sambre et affluent dont je suis le président. Nous nous sommes parlé et nous sommes rendu compte que ce serait un véritable challenge si nous parvenions à partir de la source de l’eau d’heure, passer par les barrages et redescendre jusqu’à la Sambre à Charleroi. »
Les lacs de l’Eau d’heure étaient intéressés car le projet est une ouverture formidable de mobilité douce vers chez eux. Le contrat de rivière était également partie prenante pour éviter que les berges ne finissent toute par être privatisées, il fallait d’une certaine manière remettre entre les mains du public ce qui pouvait encore l’aitre et ainsi protéger la rivière.
Un projet environnemental et ambitieux
Aussitôt dit, aussitôt fait, puisqu’une étude visant l’aménagement d’un chemin touristique le long de la rivière vient d’être lancée. Une équipe a été désignée pour trouver des solutions là où le parcours peut créer problème.
« Cette équipe a un an pour remettre leur rapport. Nous avons déjà parcouru un certain nombre de tronçon pour nous rendre compte des difficultés. Il va falloir sans doute à certains endroits traverser la rivière donc mettre en place des passerelles, à d’autres, il faudra s’éloigner de la rivière car c’est intéressant de voir la vallée aussi du dessus. Donc ce sera un travail d’insertion sur le terrain. L’Eau d’Heure a encore des endroits absolument merveilleux et donc on va la donner à voir près de la rivière ou sur les côtaux. »
Ce futur chemin de randonnée probablement multimodale ambitionne de devenir un itinéraire de promenade et de découverte ; un support pour de nouvelles mobilités douces et actives, complétant le maillage existant mais aussi un levier pour le tourisme et l’économie locale permettant d’intégrer des projets prometteurs pour la Métropole.
Il s’inscrit également dans un objectif de valorisation des richesses environnementales et paysagères de Charleroi Métropole ; de l’image verte et durable du territoire (circuits courts, produits locaux et du terroir…) et du patrimoine naturel et de préservation de la biodiversité.
Un projet fédérateur
Le projet encore au stade d’embryon, a déjà permis de définir 5 « plateaux » paysagers aux identités spécifiques. Il démontre aussi qu’autour de la rivière il y a du potentiel en matière de le mobilité douce, de développement économique et touristique ainsi que de liaisons écologiques.
Les communes et leurs bourgmestres seront d’ailleurs des acteurs essentiels de ce projet.
« Les communes sont très importantes, les bourgmestres, il y en a 6, font partie du comité de pilotage et nous voulons travailler avec eux. Mais pas uniquement, il y a toutes les parties prenantes comme les pécheurs qui connaissent très bien la rivière, etc. Mais les bourgmestres sont très enthousiastes, nous les avons tous rencontrés, ils connaissent très bien leur territoire et sont capables rapidement de tracer mentalement un bout de parcours. Il y a déjà beaucoup de tracés existants. Là où se sera possible de définir un nouveau chemin le long de l’Eau d’Heure nous travaillerons avec eux. Mais je rassure déjà les riverains, nous n’allons pas débarquer dans leurs jardins pour les obliger à nous laisser passer ».
Outre les bourgmestres, le Comité de Pilotage de l’étude intégrera le Commissariat Général du Tourisme, IGRETEC et le BEP (bureau économique de Namur).
C’est « Réservoir A – Architectes SRL » qui a été retenu pour la réalisation de l’étude.
Un chemin pour qui et pour quoi ?
Il faut se poser aussi la question de savoir à qui et pour quoi est fait ce chemin. Le premier public visé seront les randonneurs et les promeneurs bien sûr. Qu’ils viennent de l’extérieur ou des environs.
« Se pose aussi la question des vélos. Nous aimerions que le chemin soit accessible aussi aux vélos, mais cela va poser la question de la proximité vélos et piétons. Peut-être faudra-t-il à certains endroits dédoubler, avoir un trajet vélo moins proche de l’Eau d’Heure et à certains moment une assiette commune. »
Il faudra aussi donner une identité à ce projet, avec une signalétique propre sans doute. Il faudra aussi mettre en évidence toutes les potentialités touristiques autour de la rivière.
« L’équipe qui va travailler sur le projet doit répondre à ces questions parce que notre idée n’est pas encore tout-à-fait claire, mais nous avons une certitude, nous ne voulons pas agresser les bords du cours d’eau, nous voulons préserver l’environnement. »
Et pas question de faire de ce projet un voeu pieux, les initiateurs veulent du concret, ils veulent aller vite et que de vraies solutions soient trouvées pour relier entre eux tous les tronçons déjà existants. Le bureau d’architecte carolo a un an pour faire avancer le projet dans la bonne direction.