Le personnel de SportsDirect a décidé de faire grève ce samedi contre la volonté de la Direction de réduire drastiquement les heures en magasin. Les 37 succursales du groupe anglais sont restées fermées. 420 personnes sont concernées par les changements de stratégie du groupe dont une petite vingtaine à Charleroi.
Après deux jours de négociation et de surplace, les syndicats de SportsDirect en front commun, ont décidé de consulter leurs travailleurs pour connaitre la stratégie à adopter. Jeudi dernier, il a donc été décidé que les magasins fermeraient leurs portes aujourd'hui toute la journée.
A Charleroi comme ailleurs, ce samedi matin, les volets sont donc restés baissés à Ville 2 et à Gosselies. Marc Demarteau délégué CNE à Charleroi est donc pleinement satisfait de la réaction des travailleurs.
"Nous avons décidé de passer à l'action jeudi, le délai pour prévenir et organiser était très court, malgré cela, c'est une très grande réussite d'avoir pu fermer les deux magasins de Charleroi ainsi que ceux de Bruxelles et de Wallonie. Cela fait des mois que nous n'avons pas de réponse à nos questions. Récemment pourtant, la goutte qui a fait déborder le vase, c'est l'annonce par la direction d'une réduction importantes des heures dans les magasins."
Cela signifie que pour chaque magasin, il existe un quota d'heures qui permet de calculer le nombre de travailleurs nécessaires.
Des réponses claires
La direction anglaise veut diminuer ce quota d'heures. Une stratégie qui ne colle pas avec la législation belge sur les contrats de travail. Lorsque les syndicats demandent à en savoir plus et à lever ces incohérences, ils n'obtiennent aucune réponse.
"Le problème c'est que les contraintes sont présentes, on ne comprend pas, les contrats de travail sont définis, on ne peut pas diminuer les heures comme on veut. Donc, ce qu'il va probablement se passer c'est que les départs naturels ne seront pas remplacés. Nous avons fait des propositions avec des réductions de temps de travail, nous avons tentés de démontrer, calculs à l'appui, que l'entreprise continuerait à gagner de l'argent... Non, on ne comprend pas ! Ce sont des anglais, ils ne veulent pas comprendre le système belge et ne s'y intéressent pas, c'est une erreur."
Les syndicats en revanche sont très clairs, ils réclament un système d’heures transparent durable et adéquat aux besoins de chaque magasin ainsi qu’une perspective très claire sur le futur (nombre de magasins, emplacements,…). Plus aucun renom de baux commerciaux ne doit être fait sans en avoir parlé au préalable avec les représentants du personnel, comme ce fut le cas par le passé.
La liste des revendications des travailleurs ne s’arrêtent pas là. Il serait indispensable notamment qu’une personne professionnelle en Belgique se charge des liens avec les différents propriétaires ainsi que de la prospection. Une personne qui analyse les besoins des magasins, les demandes des clients et l’organisation d’évènements locaux et/ou nationaux.
"Nous ne fermons pas la porte au dialogue, soyons clairs. Nous avons déjà une date de négociation, jeudi prochain. Nous espérons suite au mouvement de grève d'aujourd'hui nous espérons avoir des réponses et que les personnes qui seront autour de la table pourront prendre de réelles décisions. Nous n'envisageons donc pas à l'heure où je vous parle de continuer le mouvement d'autant que nos collaborateurs ont déjà souffert financièrement des fermetures liées à la situation sanitaire. Nous ne pouvons pas faire n'importe quoi, nous sommes attentifs à la situation des travailleurs."
Rendez-vous est donc pris jeudi prochain, à défaut de réaction de la direction, ils sauront prendre leurs responsabilités.
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