1100km … à vélo, en une seule étape et en autonomie, à travers les routes mythiques des Alpes ! C’est le défi que s’apprête à relever Julien Poskin ce 24 Juillet. Une aventure un peu folle que le Carolo réalisera pour donner le meilleur de lui-même et pour soutenir Alternative 21, une asbl qui défend l’inclusion des personnes en situation de handicap.
De la détermination et un débit de paroles soutenu … c’est ce qui ressort quand on entend Julien parler la première fois du challenge qu’il s’apprête à surmonter. « C’est un peu de la folie quand on y pense. Parcourir tous ces kilomètres, en autonomie, en montagne. Mais c’est un projet d’aventure passionnant ». A 39 ans, cet ingénieur chez Ores et papa de 3 enfants (Oscar Alix et Arthur) est plutôt sportif… Etant plus jeune, il a fait du VTT mais entre les premiers enfants, les travaux dans sa maison et le boulot, il a rangé son vélo. Il débute alors la course à pied comme un prétexte pour s’intégrer … tiens, tiens ! Julien a grandi à Rosseignies (Pont-à-Celles). En déménageant à Nalinnes, il intègre un club de course pour rencontrer des gens de la région. « Je me rappelle, les premières fois j’avais beaucoup de mal à courir 500 mètres sans m’arrêter. Mais j’étais entouré de ce qui étaient pour moi de véritables extra-terrestres, des gens qui étaient capables de courir 80 ou 100km. Ces distances me semblaient inhumaines… et puis, petit à petit … j’ai commencé à allonger les distances pour parvenir, après quelques années, à parcourir des trails de plusieurs 100aines de km. Je ne suis pas forcément rapide mais plutôt endurant. Et surtout, j’en tire beaucoup de plaisir d’autant que ce sport permet de découvrir des personnes et des paysages exceptionnels.
Un confinement, beaucoup de course… et un podcast !
Mais au fond, comment passe-t-on de la course longue distance à pied à celle à vélo ? « Comme beaucoup de monde, j’ai pas mal couru pendant le confinement en écoutant des podcasts. Par hasard, je suis tombé sur une émission qui parlait de la Race Across France. C’est une course d’ultra distance en vélo de route, en semi autonomie, qui part de Nice, sur les bords de la méditerranée et traverse les Alpes en passant par des cols mythiques du Tour de France (le Ventoux, l’Alpe D’Huez, le Galibier, l’Iseran, la Colombière,… ), des cols qui m’avaient fait rêver gamin quand je regardais le tour à la télé. Et là, j’me suis souvenu de mes premières sensations en VTT quand j’avais 18 ans. Et j’me suis dit pourquoi pas ! Je dois avouer ne pas avoir trop réfléchi. J’ai foncé, je me suis inscrit ! »
Il faut dire que le Carolo n’en est pas à son premier défi hors norme. A son palmarès : en 2018 le tour du Mont Blanc soit 170 km autour du toit de l’Europe ou encore, en 2020, la Swiss peak, à savoir plus de 300 km, et plus de 24.000m de dénivelé positif, à travers le Valais Suisse. « 5 jours hors du temps qui m’aident à me concentrer sur l’essentiel. Quand on court sur de telles distances, au début on pense aux tracas du quotidien et, après quelques heures, on bascule dans un monde ou tout devient plus simple, plus lent, concentré sur l’essentiel. Cela nous laisse du temps (…beaucoup de temps) pour prendre du recul et réfléchir à ce qui compte vraiment pour nous, la famille, les valeurs. En plus, ces parcours d’ultra distance nous font traverser des paysages idylliques, ces aventures procurent des émotions uniques, très fortes.
Dépasser l’aspect solitaire de la course, la rendre solidaire !
Celles et ceux qui ont déjà vécu des ultra savent que cela demande beaucoup de sacrifices aux proches des coureurs ou cyclistes. En même temps, au fil des expériences, Julien se rend compte que sa famille, ses amis prennent également beaucoup de plaisir à suivre à distance ses performances. « C’est un super moment de partage. C’est motivant de recevoir des messages, de se sentir soutenu à distance. Finalement, la course d’ultra endurance, c’est un sport très égoïste. Tu le fais seul, tu le fais pour ton plaisir, tes sensations. Je me suis dit que de le faire au profit d’une association allait remettre un peu de sens et de solidarité dans ma démarche. Cette fois, je ne courrai pas juste pour moi … mais pour défendre une société inclusive ! »
Pourquoi Alternative 21 ?
Plusieurs raisons ont motivé le choix de Julien. « Ma Maman est logopède et elle a beaucoup de petits patients porteurs de déficience intellectuelle. C’est un monde que je fréquente et dont j’entends parler depuis longtemps. Et puis, ça me semblait important de soutenir une association carolo, comme moi. Ce qui m’a vraiment plus également, c’est la vision positive que cette asbl défend. J’ai l’impression de partager les mêmes valeurs. D’essayer d’optimiser ce qu’on est, de toujours donner le meilleur de soi-même. Quand je suis sur de longues distances, je me dit un pied devant l’autre, chaque pas qui est fait n’est plus à faire. Et même si je vais lentement, je continue d’avancer. Je me dis que c’est à peu près la même chose pour les personnes en situation de handicap qui veulent s’intégrer. Il faut souvent beaucoup d’efforts, de longues années même … pour savourer des petites victoires ! Et bien, c’est mon état d’esprit. Si tu es focalisé sur l’ensemble du trajet à réaliser, la difficulté semble insurmontable. Il faut mettre un pied devant l’autre et avancer. »
Ce soutien à Alternative 21 sera double. Une cagnotte a été créée sur leetchi.com pour récolter des fonds pour les projets de l’asbl mais c’est aussi et surtout une manière de mettre en lumière toutes les personnes qui, au quotidien, donnent également le meilleur d’elles-mêmes pour aller arracher de petites (ou grandes) victoires. « Quand on fait un ultra, on a certes beaucoup de moment hauts mais aussi plusieurs bas… un peu comme dans la vie quoi ! Savoir que je le ferai au profit de cette association va me porter et me motiver d’autant plus ! »
Du plaisir … même avant le départ !
Quand on lui demande quel est son état d’esprit à quelques semaines du départ, la réponse ne laisse planer aucun doute sur la volonté de Julien. « Je suis super motivé. J’ai débuté mes gros entrainements et je sais que je vais bien m’amuser là-bas. En fait, je prends déjà beaucoup de plaisir depuis le jour de l’inscription. Pour relever ce genre de défi, il n’y a pas que le physique qui compte mais aussi toute la stratégie de course, ainsi que la sélection du matériel à utiliser le jour de la course. Et du coup et bien le plaisir et l’excitation sont déjà bien présent. En découvrant le parcours, en planifiant… la tension commence à monter, c’est très excitant ! » Et comme il l’a dit à plusieurs reprises : l’objectif est de donner le meilleur de soi-même … cela tombe bien quand on soutient une association dont le slogan est Essayer, c’est déjà réussir !
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