La CGSP-Enseignement et le SLFP-Enseignement ont annoncé ce lundi se retirer des travaux du Pacte pour un enseignement d'excellence, après le rejet massif par leurs affiliés du dernier projet amendé d'évaluation des enseignements avancé par le gouvernement de la FWB.
Les deux syndicats, qui représentent les enseignants de l'enseignement officiel, ont en conséquence décidé de mettre fin "dès aujourd'hui à leur participation aux travaux du Comité de concertation du Pacte pour un Enseignement d'excellence", ont-ils annoncé dans un communiqué commun.
Ce retrait syndical est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement de la Fédération, embarqué depuis des années dans un vaste chantier de transformation de l'école mené en co-construction avec les différents acteurs de l'enseignement.
Lancé sous la précédente législature, ce Pacte pour un enseignement d'excellence, est en effet encore loin d'être arrivé à son terme.
Tous les mois, les différents acteurs (syndicats, pouvoirs organisateurs, organisations de parents, administration et cabinet) se retrouvaient au sein d'un "comité de concertation du Pacte" pour faire avancer les différents chantiers.
"Malheureusement, notre participation à ces réunions est de plus en plus souvent utilisée pour prétexter une co-construction à laquelle nous n'avons jamais participé et pour nous présenter des avant-projets de décret que nous n'avons jamais approuvés", selon les deux organisations.
"Plus grave encore, trop de mesures mises en place depuis 2017 ne permettent pas de progresser vers les objectifs annoncés et certaines ont détérioré les conditions de travail des enseignants", ajoutent ces syndicats. A leurs yeux, la gestion de l'école a ainsi progressivement pris avec le Pacte une "approche managériale".
Si le malaise était latent, c'est toutefois la volonté du gouvernement d'introduire une nouvelle procédure d'évaluation des enseignants qui aura fini par envenimer définitivement les choses.
Après une année de manifestations contre ce projet, le gouvernement avait avancé le mois dernier d'ultimes amendements à son projet, mais ceux-ci ont été jugés encore insuffisants par la CGSP et le SLFP qui ont dès lors décidé de se retirer du Pacte.
Le mois dernier déjà, deux autres syndicats des enseignants du libre, à savoir le Setca-SEL et l'APPEL (CGSLB), avaient annoncé "suspendre" leur participation au comité de concertation du Pacte pour dénoncer le projet d'évaluation des enseignants.
Leur retrait définitif du Pacte, qui devrait être formalisé mercredi, est toutefois déjà acquis, a confirmé lundi Adrien Rosman, permanent du Setca-SEL.
La CSC-Enseignement, l'autre grand syndicat des enseignants, n'était pas directement joignable lundi pour préciser si elle restait ou non à bord du Pacte.
Dans une réaction auprès de l'agence Belga, la ministre de l'Education, Caroline Désir (PS), a dit lundi "prendre acte avec regret" de la décision des syndicats.
"La participation des organisations syndicales aux travaux de cette instance constitue en effet un levier puissant pour améliorer la qualité des notes d'orientation et projets de textes légaux en amont de leur présentation en 1re lecture au gouvernement, en tenant compte des points d'intérêts des représentants des membres du personnel", a-t-elle souligné.
Mme Désir compte réunir le comité de concertation du Pacte "dans les prochaines semaines" afin de discuter avec les autres acteurs "les suites à réserver à cette situation au regard des grands enjeux qui continuent à traverser notre système éducatif".
Source: Belga