Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé vendredi matin à l'occasion de son ultime séance plénière de la législature un décret visant à lutter contre l'absentéisme à l'école et réduire le décrochage scolaire, un phénomène qui a connu une forte progression lors de la crise sanitaire.
Le Pacte pour un enseignement d'excellence s'est fixé pour objectif de réduire de moitié le décrochage scolaire en Wallonie et à Bruxelles. Pour y parvenir, le nouveau décret prévoit une prise en charge individualisée et plus précoce des élèves concernés.
Le texte envisage notamment le recours à une nouvelle application informatique commune où les absences non-justifiées seront encodées ainsi qu'une communication plus efficace avec les parents.
Le décret réforme également le pilotage des services d'accrochage scolaire, lesquels bénéficieront de moyens budgétaires additionnels pour pouvoir renforcer leur pluridisciplinarité.
Adopté vendredi, le nouveau dispositif sera pleinement effectif à partir de la rentrée 2025.
Selon des statistiques, 2,6% des élèves seraient dans une situation d'absentéisme scolaire, soit près de 25.000 élèves en FWB. Leur nombre a progressé de 30% durant la crise sanitaire. Dans le secondaire, cette augmentation avait même atteint 50%.
Le texte a été approuvé par les élus PS, MR et Ecolo. Le PTB et Les Engagés se sont abstenus.
Les députés ont également approuvé dans la foulée un autre décret réformant les règles pour les exclusions et les refus de réinscription.
Celui-ci prévoit une uniformisation des pratiques entre les écoles ainsi que la mise sur pied d'une instance inter-réseaux qui traitera des recours contre toute décision d'exclusion définitive.
Le texte interdit par ailleurs l'exclusion de tout élève mineur après la date du 15 mai, ainsi que toute exclusion dans l'enseignement maternel (sauf exception). Il a été adopté par tous les groupes, à l'exception des Engagés qui ont voté contre.
Toujours en matière d'enseignement, le Parlement a validé à l'unanimité une série de mesures techniques visant à lutter contre la pénurie d'enseignants. Le paquet prolonge notamment pour un an le pool d'enseignants remplaçants mis en place à Bruxelles et dans le Hainaut-Sud.
Il instaure aussi une meilleure valorisation pour les enseignants dits de 'seconde carrière'. L'objectif est ici d'attirer vers les écoles des personnes qui ont débuté leur vie professionnelle en dehors du système scolaire.
Enfin, PS, MR et Ecolo ont approuvé un projet de décret qui prévoit la création de 128 périodes d'activités orientantes dans le nouveau tronc commun. Celles-ci auront pour mission d'informer les élèves sur la diversité des filières d'études, des secteurs et des métiers, notamment en partenariat avec des acteurs externes comme les entreprises, par exemple.
PTB et les Engagés ont toutefois voté contre, voyant dans l'initiative une atteinte au tronc commun censé fournir un socle commun à tous les élèves jusqu'à la fin de la 3e secondaire.