Pollution aux PFAS près de l'aéroport de Charleroi : Ecolo demande des mesures en urgence

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Alors que l'aéroport de Charleroi fait actuellement l'objet d'une enquête publique pour le renouvellement du permis d'exploitation du site, une étude récente réalisée dans ce cadre, a révélé des concentrations élevées de PFAS aux alentours du site.

La députée hennuyère Ecolo Bénédicte Linard s’inquiète donc des résultats d’une étude récente réalisée dans le cadre du renouvellement du permis d’exploitation de l’aéroport de Charleroi, qui révèle que des concentrations élevées de PFAS ont été constatées dans certaines zones périphériques de l’aéroport. 

C’est en effet lors des exercices de secours, que des mousses d’extinction contenant des produits perfluorés sont pulvérisées sur la dalle. Cette eau ruisselle ensuite dans le sol, vers les nappes souterraines mais aussi vers les eaux de surface. Le ruisseau voisin de l’aéroport, le Tintia, est, selon l'étude, fortement touché par cette pollution.

La directive impose que les concentrations en PFAS dans les eaux souterraines doivent être interprétées sur la base de deux calculs de somme, dont les valeurs de norme limite sont :

100 ng/litre et 500 ng/l pour les quantifiables. Les résultats montrent que, juste en aval de la source du Tintia, les chiffres s’envolent avec 3200 ng/l et 8000 ng/litre. Suite à ce constat, Bénédicte Linard interpellera ce mardi le Ministre de l’Environnement Yves Coppierters en commission du Parlement wallon.

"Il est évident que BSCA a une part de responsabilité dans ces dommages causés à l'environnement. Je demanderai donc au Ministre des réponses claires quand aux mesures concrètes envisagées pour éviter toute nouvelle contamination et assurer une résolution rapide et efficace de ce problème environnemental majeur", précise Bénédicre Linard.

Pour Ecolo, le principe du pollueur-payeur doit donc s’appliquer pour l’aéroport de Charleroi.

Nous avons contacté BSCA, qui n’a pas souhaité réagir directement face à notre caméra. Mais le service communication a cependant précisé ceci :

« Nous ne souhaitons pas directement réagir et laisser le temps à tous de prendre connaissance des documents de la demande de permis mis à la disposition de tout un chacun dans le cadre de l’enquête publique liée au renouvellement du permis d’exploitation du site.

L’étude des sols, sous-sols et eaux souterraines fait l’objet d’un chapitre dans l’étude d’incidences environnementales. Les résultats des investigations par des experts indépendants y sont relatés, de même que les mesures prises par BSCA ».

On peut effectivement lire dans l’étude que l’objectif pour B.S.C.A. est de ne plus utiliser de mousses fluorées et de les remplacer par des mousses sans fluor.

Ce point de l’étude conclut que, le risque lié aux pollutions mises en évidence peut donc être atténué à un niveau acceptable moyennant la mise en œuvre de mesures recommandées. En attendant, pour Bénédicte Linard, l’aéroport doit donc aussi prendre en charge la dépollution.

Les aéroports, comme les casernes de pompiers, font partie des sites à risques PFAS, en raison des exercices incendie. Au BSCA, des intentions plus précises sur les mesures anti-pollution devraient être communiquées à la fin de l’enquête publique en cours.

 

https://www.brussels-charleroi-airport.com/fr/permis-denvironnement


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