Même si les élections auront lieu dans seulement deux ans, les partis politiques planchent déjà sur leur liste électorale. On peut déjà apercevoir de nouvelles têtes sur les réseaux sociaux. Chaque parti essaie de sortir la perle rare qui rapportera un maximum de voix. Mais là où le bât blesse, c’est sur la manière de choisir les profils. Gare à la tentation communautariste.
À deux ans des élections, les partis politiques présentent les nouveaux visages qui seront peut-être sur les listes électorales. Et, le pari de la diversité fait partie d’une des stratégies. « C’est important que toutes les communautés soient représentées. Avant tout, j’espère que la sollicitation qui est faite à la personne: c’est pour elle, pour ses compétences et pour ce qu’elle va apporter en termes de plus-value pour la ville et la région », explique le député wallon humaniste, Julien Matagne.
Récemment, le Mouvement Réformateur a rappelé qu’il avait installé en son temps Alain Eyenga au poste d’échevin. C’était Olivier Chastel qui était allé le chercher. « À l’époque, j’ai dit à Olivier Chastel: ‘si tu cherches quelqu’un pour colorer ta liste, je ne suis pas le bon client. Par contre, si tu cherches un candidat, quelqu’un qui va faire des choses comme tout le monde, là, je veux bien’ », se rappelle l’ancien échevin carolo.
En attirant de nouveaux visages, la frontière est mince entre le rôle d’un parti de faire de la diversité sociale et cette sorte de clientélisme. « Aujourd’hui, je suis chef de groupe au Sénat. Ce n’est pas parce que je suis la Maghrébine de service, c’est parce que j’ai prouvé, de par mon travail, mon engagement de femme de gauche, que je suis aussi capable que quelqu’un d’autre », explique Latifa Gahouchi.
Le Mouvement Réformateur carolo a d’ailleurs présenté dernièrement les candidats qui feront partie de la liste aux prochaines élections communales. « A Charleroi, on veut ouvrir davantage aux personnes issues de la diversité, mais sans paternalisme, prévient Denis Ducarme. On ne les prend pas parce qu’ils sont issus de la diversité, on les prend aussi parce qu’ils ont des qualités humaines, des compétences, une vision, une envie de se mettre au service des Carolos. Croyez bien que ce sont les premiers à ne pas vouloir se laisser utiliser, instrumentaliser comme étant le candidat ou la candidate d’origine étrangère. Ce ne serait pas les respecter. »
On ne peut pas nier que certains électeurs votent pour un candidat qui a la même appartenance ethnique. Ça joue dans le résultat, on ne peut pas le nier. Mais dans cette équation, il faut ajouter le contexte socio-économique, l’engagement et la notoriété.
O.Boh