Georges-Louis Bouchez, le président du MR, parti libéral sorti victorieux des urnes dimanche, se félicite du choix "très clair des électeurs" pour le centre droit. "Nous avons été capables de proposer les réformes dont les concitoyens ont besoin", a-t-il déclaré dans une interview sur Bel RTL.
La gauche a clairement été sanctionnée, a pointé le leader des libéraux francophones, qui s'imposent tant en Wallonie qu'à Bruxelles. Tous les partis de gauche régressent, c'est une chute claire en Wallonie, ce qui est "historique" pour le PS, salue surtout le président du MR. "Que ce soit nous ou les Engagés, c'est un choix très clair pour le centre-droit".
Interrogé sur ses objectifs pour les négociations gouvernementales à venir, M. Bouchez affirme "n'exclure personne". "Il faut écouter tout le monde, mais le premier à écouter, c'est l'électeur", ajoute-t-il, soulignant le caractère "inédit" des résultats électoraux.
Sondé sur ses ambitions pour prétendre au poste de ministre-président wallon, M. Bouchez annonce encore que "le MR prendra sa responsabilité", mais qu'il doit d'abord "discuter avec les autres formations".
Quant à un rapprochement avec les nationalistes flamands de Bart De Wever, dont le parti est victorieux en Flandre, il note qu'il y a beaucoup de "proximité" entre le MR et la N-VA, notamment en termes de sécurité et d'immigration.
Si les deux partis "ont la priorité" de chaque côté de la frontière linguistique, il rappelle qu'au niveau fédéral, il appartient au roi d'entamer les consultations royales et de désigner un informateur.
A la question de savoir si le président du MR serait prêt à aider son homologue à la N-VA, M. Bouchez répond sur Bel RTL : "je ne vais pas aider Bart De Wever comme on aide un ami à déménager".
Il se dit cependant prêt à discuter d'un Etat plus efficace, mais questionné sur la réforme de l'Etat, il note surtout que "la plus belle réforme de l'Etat, ce sont les électeurs qui l'ont fait: car pour la première fois, la gauche n'est pas dominante et est contournable".
Sur les ondes de la Première, M. Bouchez observe que la situation est tellement claire du côté wallon et à la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec la progression du MR et des Engagés, que celle de la Région Bruxelles-Capitale "peut paraître un peu plus compliquée, mais ce n'est pas insurmontable". Le PS y engrange en effet plus de 20% des voix.
D'ores été déjà, M. Bouchez invite le Parti socialiste à "clarifier sa position sur le communautarisme". "Nous n'allons pas refaire un gouvernement bruxellois où les questions communautaristes viennent polluer". Il presse Ahmed Laaouej, tête de la liste socialiste au parlement bruxellois, à "soit retrouver le sens de la laïcité et de la neutralité de l'État, soit je pense qu'on va continuer à avoir des difficultés à Bruxelles".
"Manipuler l'électorat sur ce genre de thématiques, religieuses, comme il l'a fait pendant toute la campagne, ça s'est fini à Bruxelles et on va d'ailleurs revoir toute une série de subventionnements et de gestions d'association", avertit le leader libéral, qui ne veut plus "de segmentation de la population".