Le 26 février dernier, la société SODEMAF a déposé une demande de permis unique, afin d’exploiter un centre de regroupement et de tri de déchets ainsi que de prétraitement de déchets inertes et non-dangereux, à la rue de Farciennes à Moignelée.
A la sortie du Collège communal, réuni ce jeudi, le Député-Bourgmestre Jean-Charles LUPERTO déclarait :
« Après une analyse complète et détaillée du dossier et soucieux du bien-être de la population, le Collège communal a décidé de remettre un avis défavorable tant que la problématique d'accès à la voirie n'a pas préalablement été solutionnée par le demandeur. Le Collège exige également qu’une étude d'incidences sur l'environnement abordant les effets cumulatifs, les aspects sonores et olfactifs soit réalisée. Cette étude, réalisée par le biais d’une enquête publique, permettra de répondre à la sollicitation des riverains qui souhaitaient pouvoir être entendus.»
L’historique du site
Le projet s'inscrit dans le cadre de l'aménagement d’une zone portuaire qui a bénéficié de fonds structurels européens (FEDER), et pour lequel la SPAQUE a précédemment réalisé un assainissement du sol. Il était prévu que le site, une fois assaini et aménagé, soit mis à disposition d'entreprises utilisatrices de la voie d'eau, en vue d'y développer leur activité économique ou industrielle.
Le Collège à l’écoute des citoyens
L’annonce de ce projet avait fait grand bruit auprès des citoyens du village de Moignelée et au-delà. A tel point que près de 400 réclamations ont été recueillies par l’Administration communale. Le Collège communal, toujours à l’écoute des préoccupations citoyennes, a analysé méticuleusement les doléances et les questions introduites suite à l’enquête publique réalisée. Ne disposant pas d’assez d’éléments susceptibles de garantir à la tranquillité des citoyens, il a décidé de remettre un avis défavorable concernant l’implantation de SODEMAF sur le site de Bonne espérance.
Plusieurs zones d’ombre
- Le projet ne prévoit aucun moyen d’atténuer significativement les nuisances olfactives et atmosphériques générées. Il est en effet établi que l’activité sur le site engendrera des nuisances olfactives, notamment par le dépôt extérieur de déchets de compostage. En outre, la direction des vents pourrait accroître les nuisances olfactives pour certains habitants. Une étude de dispersion d'odeurs à l'extérieur de l'établissement aurait permis, le cas échéant, d'envisager des mesures d'atténuation.
- Au niveau des nuisances sonores, le Collège déplore que les seules mesures de prévention visent l’activité sur site et la gestion du charroi interne, fortement variable, alors que les autres sources sonores n’ont pas été prises en considération. Le charroi externe, notamment le trafic entre le site et la RN90 doit également être analysé.
- Plusieurs autres activités industrielles sont déjà en cours dans un périmètre très proche, il n’a pas été pris en compte l’effet cumulatif des nuisances avec les autres sociétés exploitantes à proximité. Le Collège estime qu’il il aurait été pertinent de l’étudier au préalable.
- Le Collège déplore également un manque d’éléments quant au réel impact du projet sur la faune et la flore à proximité du site. Rappelons que la « Noue de Moignelée », toute proche, est classée en zone Natura 2000 et pourrait être impactée. Cette zone, source de calme et de quiétude, est fortement fréquentée et appréciée des riverains et des promeneurs. Des garanties doivent également être obtenues quant à la sécurité des usagers du Ravel qui traverse certaines zones concernées par le projet.
« Par conséquent, et au vu de tous ces éléments, le Collège communal ne peut décemment pas rendre un avis favorable concernant l’implantation de SODEMAF sur le site, tant que les doutes sur les conséquences environnementales et sur la qualité de vie des citoyens n’ont pas été totalement dissipés. » conclut le bourgmestre de Sambreville.