Le tri des biodéchets en vue de leur valorisation devient obligatoire au sud du pays à partir du 1er janvier prochain, et ce tant pour les particuliers que les professionnels, signale le Service public de Wallonie sur son site internet.
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Chez la plupart des particuliers, la mise en application de cette obligation n'entrainera toutefois aucun changement puisque la quasi-totalité des communes wallonnes ont déjà mis en place une gestion séparée de ce type de déchets pour les ménages. Les toutes dernières communes à ne pas avoir encore organisé cette collecte séparée sont en passe de franchir le pas.
Par déchets organiques biodégradables, on entend les restes de fruits et légumes (y compris les parties ligneuses, les fruits secs et les noyaux); les coquilles d'œuf; les déchets de cuisine et restes d'aliments (crus et cuits, mais froids) en éliminant les liquides en excès; le riz, le pain, les biscuits, les pâtes et les féculents; les aliments avariés sans emballage; les marcs de café et les filtres de thé et d'autres boissons à infusion; les essuies-tout, les serviettes en papier et les mouchoirs en papier usagés; et les litières biodégradables de petits animaux domestiques.
Sont en revanche à proscrire les huiles et les liquides; les pièces de viande, poissons, crustacés, moules, coquillages, os en quantité importante; les plastiques et emballages (comme les pots de yaourt, les sachets de mozzarella, les emballages de charcuterie, le papier huilé, plastifié ou avec aluminium, etc.); les mégots de cigarette et cendres; les poudres ou autres produits de nettoyage; les produits chimiques; les langes; les déjections canines; et les déchets végétaux (tonte, feuilles, déchets d'élagage, etc.).
En Wallonie, la réglementation impose en effet aux communes de collecter, d'une part, les déchets verts et, d'autre part, de mettre en place les conditions nécessaires pour, qu'au plus tard le 1er janvier 2025, tous les citoyens puissent séparer efficacement les déchets organiques du flux d'ordures ménagères. L'objectif est de pouvoir les biométhaniser ou les composter, y compris à domicile.
Cette date a cependant été avancée d'un an en raison de l'exécution d'obligations fixées par l'Union européenne et du nouveau décret wallon relatif aux déchets.
Selon les zones, plusieurs options se présentent aux particuliers: une collecte en porte-à-porte des déchets organiques, un dépôt de ceux-ci dans des points d'apports volontaires (des conteneurs enterrés placés dans l'espace public, à l'image de ceux destinés à recevoir les verres d'emballage) ou recyparcs, ou encore un compostage à domicile ou dans son quartier.
Les citoyens sont invités à consulter le site internet de leur commune et/ou de leur intercommunale de gestion de déchets.
Les biodéchets représentaient 41% de la composition des poubelles ménagères en Wallonie en 2018, souligne la ministre wallonne de l'Environnement Céline Tellier (Ecolo). Séparer les déchets organiques des autres déchets ménagers permet non seulement d'alléger le contenu de sacs poubelle "tout-venant" mais aussi de valoriser la chaleur produite par la décomposition de ces déchets "verts" pour la transformer en biogaz via le procédé de biométhanisation. Le tri permet également la production de compost, une ressource précieuse pour enrichir et préserver les sols, insiste-t-elle.
"Le premier geste pour alléger sa poubelle reste toutefois d'éviter le gaspillage alimentaire, encore beaucoup trop important", recommande la ministre.
Pour les professionnels également, y compris les indépendants, le tri des biodéchets sera obligatoire à partir du 1er janvier prochain. Cela concerne tant les entreprises privées que publiques, l'horeca, les écoles, les hôpitaux, les commerces alimentaires, les communes ou encore les commerçants, soit tout acteur produisant ou détenant des biodéchets, c'est-à-dire des déchets alimentaires et des déchets végétaux de jardin et parc.
Ils seront donc tenus de s'organiser, trier leurs déchets et trouver un collecteur agréé ou valoriser eux-mêmes leurs biodéchets afin de répondre à cette obligation.
A noter que, toujours pour les professionnels, le seuil minimum de 2,5 m3 par semaine en deçà duquel les déchets verts ne devaient pas être triés et collectés sélectivement ne sera plus d'application. Le tri s'imposera quelles que soient les quantités produites, insiste le SPW.
Cette obligation de tri implique la mise en place, dans certaines situations et pour certains professionnels, d'une logistique appropriée. Dès lors, une période d'adaptation est envisagée au terme de laquelle une évaluation de la mise en œuvre de l'obligation sera réalisée (courant 2024) avec les fédérations sectorielles concernées, avant la mise en place d'un programme de contrôle adapté, fait savoir la ministre Tellier.
Particuliers et professionnels peuvent se rendre sur le portail Environnement de la Wallonie (http://environnement.wallonie.be/) où ils retrouveront toutes les informations utiles sur le tri des biodéchets, la réglementation et ses modalités pratiques.
Source: Belga