Le parlement wallon réuni en séance plénière a définitivement approuvé, mercredi soir, le volumineux projet de décret sur les déchets, la circularité des matières et la propreté publique.
Le texte, qui remplacera un décret de juin 1996, transpose une série de directives européennes sur le sujet. Il traduit aussi les nouveaux objectifs européens en matière de clarification des définitions (déchets municipaux, déchets de construction/démolition, déchets alimentaires,...); de gestion des déchets dangereux; de prévention; de collecte sélective et de valorisation des déchets (préparation au réemploi et recyclage), a expliqué la ministre régionale de l'Environnement, Céline Tellier.
Mais le décret va au-delà de ce socle européen "en faisant écho aux réalisations wallonnes déjà existantes ainsi qu'aux ambitions affichées par la Wallonie dans le Plan wallon des déchets-ressources, la stratégie Circular Wallonia et la Déclaration de politique régionale 2019-2024", a-t-elle ajouté.
Le projet prévoit ainsi, pêle-mêle, une transition renforcée vers le 'zéro-déchet', avec entre autres la réduction de l'usage des plastiques à courte durée de vie ainsi que la réduction des gaspillages alimentaires et non alimentaires; un renforcement de la circularité des matières; un accroissement du tri et des collectes sélectives de déchets ménagers, assimilés et professionnels ou encore une réforme du système de la responsabilité élargie des producteurs avec l'obligation, pour eux, de financer la gestion des déchets liés à leurs produits.
Une contribution à l'amélioration de la propreté publique est également prévue alors que quelque 30.000 tonnes de déchets sauvages sont collectés annuellement. Face à ce fléau, le texte prévoit un renforcement des sanctions pénales, notamment pour les déchets sauvages risquant d'impacter la santé animale.
Sans surprise, le texte a été approuvé par la majorité malgré "les interrogations" du MR et "le goût amer" du PS. "Ce serait exagérer de dire que ce texte nous satisfait à 100%. Il nous reste quelques interrogations et frustrations mais nous partageons une ambition commune", a ainsi pointé le député libéral Olivier Maroy. "Nous sommes satisfaits de plusieurs avancées. Il nous reste cependant un goût amer par rapport aux nombreuses habilitations octroyées au gouvernement. En tant que parlementaires, nous y resterons extrêmement attentifs", a ajouté la socialiste Sophie Pécriaux.
Dans les rangs de l'opposition, Les Engagés ont voté contre après avoir défendu 17 amendements "afin de tenter d'améliorer un texte qui nous semble insatisfaisant", en raison notamment des trop nombreuses délégations accordées aux gouvernements actuel et futurs, a souligné le chef de groupe des centristes au parlement wallon, François Desquesnes.
"Vous nous présentez un décret sans connaître son implication concrète pour les citoyens alors que c'est capital", a de son côté déploré Jori Dupont pour le PTB. "Vous faites peser la responsabilité de la gestion des déchets sur les familles de la manière la plus anti-sociale qui soit. Vous leur faites payer le prix des déchets" que leur imposent les multinationales, a-t-il encore dénoncé.
Afin de réduire la facture des ménages, l'extrême gauche a notamment déposé un amendement proposant de faire payer les Recyparc par les producteurs de déchets. Il a été rejeté par la majorité.
Le PTB s'est finalement abstenu lors du vote sur l'ensemble du texte. "Parce qu'il y a une intention de diminuer en partie les factures des citoyens et parce qu'on estime que ce sont effectivement les pollueurs qui doivent payer même si on n'y parviendra pas avec ce texte", a justifié le chef de groupe du parti au parlement, Germain Mugemangango.
Source: Belga