Les températures hivernales clémentes ont donné le coup d’envoi de la migration des batraciens. Natagora invite les particuliers à s’impliquer dans une vaste opération de sauvetage menée sur les routes de Wallonie, mais aussi à lui signaler les zones non encore couvertes par l’opération. A Lobbes, c'est la régionale Haute Sambre et Haute Haine qui centralise ces informations.
La migration des batraciens a commencé plus tôt que prévu cette année. Les conditions douces et humides de cette seconde partie du mois de février sont propices à la sortie d’hibernation.
Jusque fin avril, ils seront des milliers à se déplacer par vagues successives, en fonction de l’évolution de la météo.
Les espèces les plus vues
Une quinzaine d'espèces de batraciens sont présentes en Belgique. La plupart peuvent être vues sur nos routes en période de migration mais les plus communes sont le crapaud commun, la grenouille rousse et les tritons.
Le crapaud commun se distingue par sa peau pustuleuse, son iris cuivré et sa pupille horizontale.
La grenouille rousse possède un corps de couleur variable mais le plus souvent brunâtre. Sa tache temporale (derrière l’œil) bien marquée permet de ne pas la confondre avec sa cousine, la grenouille verte.
Rappelant des lézards, les tritons sont très reconnaissables à leur corps allongé, leurs pattes courtes, leur petite tête et leur longue queue qu’ils conservent à l’état adulte contrairement aux grenouilles et aux crapauds.
Recenser pour mieux protéger
Pour rejoindre l’opération de sauvetage c’est très simple ! Il existe une carte qui recense l'activité la plus proche de chez vous, en cliquant sur les icônes tout un chacun peut obtenir les coordonnées des organisateurs et demander à rejoindre un groupe de volontaires.
A Lobbes, c’est Hubert Poiret, de la régionale Natagora Haute Sambre et Haute Haine, qui s’occupe des différentes actions qui pourraient être menées dans le cadre de la protection des batraciens.
« Notre régionale s’est reformée voilà deux ans et nous sommes plus actifs depuis cette année sur l’opération que Natagora organise pour la sauvegarde des batraciens. Mon rôle est de recenser les endroits où les citoyens et les riverains sont désireux de s’impliquer.
Trois endroits ont jusqu’à présent été identifiés, à la rue des viviers à Lobbes, à la rue des quartiers à Merbes-le-Château et aux environs de la rue de Ragnies à Thuin. Nous travaillons également avec les autorités communales pour mettre des panneaux de signalisation ou tout autre dispositif qui pourrait aider les batraciens dans leurs migrations. »
Chaque année, des milliers de batraciens périssent en traversant nos routes, pour rejoindre leurs sites de reproduction.
« Tous les batraciens vivent dans les bois et n’en sortent que pour se reproduire, mais lorsqu’ils le font c’est de manière explosive. C’est-à-dire qu’ils sortent tous en même temps à la recherche d’une marre. En quelque jours à peine, ils traversent, et se retrouvent sur les routes où ils se font écraser. C’est d’ailleurs comme cela que l’on recense les routes à forte densité de migration, en comptabilisant les cadavres de crapauds sur la route. »
Heureusement les volontaires de Natagora s’organisent de mieux en mieux et de plus en plus pour sauver un maximum d’individus mais aussi de cartographier les "zones noires" où les batraciens en migration paient un tribut - parfois très lourd - au trafic routier, et de les recenser.
« Actuellement, nous voulons centraliser les demandes des bénévoles qui pourraient nous signaler les endroits intéressants ou particulièrement dangereux sur notre zone, rappelle Hubert poiret, nous pourrons ainsi coordonner les actions possibles. Elles seront différentes selon l’intensité du site. Quand nous avons suffisamment de bénévoles et que nous pouvons le faire, comme sur le site de bonne espérance à Vellereille-les-Brayeux il y a une douzaine d'années, nous pouvons installer des bâches avec un seau pour empêcher les amphibiens de traverser, ensuite les récolter dans le seau et tous les jours les redéposer de l’autre côté de la route. Mais nous pouvons aussi simplement mettre un panneau de ralentissement lorsqu'il n'y a pas suffisamment de bénévoles pour faire la récolte des batraciens. Ensuite, faut-il encore que les automobilistes comprennent et acceptent de ralentir ou de faire un petit détour pour sauver ces petites bêtes. »
La régionale haute sambre et haute haine organisera d’ailleurs bientôt une conférence sur le sujet à Thuin où un site sera bientôt référencé à la rue de Ragnies. Les démarches sont en cours.
Natagora invite donc les particuliers à s’impliquer de trois façons : en chapeautant une opération de sauvetage dans sa localité, en rejoignant ponctuellement l’un des 200 sites de sauvetage ou en signalant tout simplement les zones de migration non encore couvertes.
Dans notre région d’autres relais sont actifs à Erquelinnes (solre-sur-sambre), Landelies, Gerpinnes, Marcinelle ou encore à Ham-sur-Heure. Vous les trouverez sur la carte de Natagora.
A terme, l’objectif de l’association est d'identifier toutes les zones de migration et de déterminer quelles espèces les traversent.
"Ces données vont nous aider à pérenniser nos actions. Parallèlement aux actions de sauvetage, il faut inciter les pouvoirs publics à mettre en place des aménagements durables comme par exemple des crapauducs." explique Serge Tiquet, chargé de mission batraciens chez Natagora.
Pour limiter les dégâts, Natagora conseille également à tous d’éviter les routes concernées par les migrations ou d’y rouler à moins de 30 km/h afin d’éviter que les amphibiens ne soient aspirés et projetés contre les soubassements des véhicules.
Pour en savoir plus sur cette action vous pouvez également vous rendre sur le site de Natagora :