Ce samedi à 13h13 très précise, l'heure n'est pas choisie au hasard, le Quai 10 propose une séance de cinéma en plein-air à une dizaine de personnes, la jauge autorisée. Une action symbolique dans le cadre de Still Standing for Culture, pour marquer le coup, un an après la fermeture de la culture. L'occasion aussi de tirer un peu le bilan de cette année avec le directeur du Quai 10, Matthieu Bakolas.
Voilà, donc, un an que le Quai10 fermait ses portes pour le 1er confinement. L’équipe a éteint les projecteurs, clôturé les caisses, prévenu les derniers partenaires et programmé ses mails « out of office ».
L'équipe s'attendait à 15 jours, un mois maximum de fermeture, et nous voilà un an plus tard, une année marquée par 6 mois de fermeture du cinéma, de l’espace jeu vidéo, de la Brasserie.
Alors pour marquer le coup de cette année difficile pour le Quai 10, toute l'équipe se mobilise pour proposer une séance de cinéma en plein-air à son public, 10 personnes maximum, ce samedi à 13h13.
"On a décidé de s'inscrire dans l'opération Still standing for culture avec tous les autres cinémas d'art et essais soutenus en Fédération Wallonie Bruxelles, et toute une série d'autres opérateurs culturels évidemment. L'idée est de montrer si on devait ouvrir aujourd'hui ? Est-ce possible ?"
Les possibilités on s'en doute, sont réduites pour les cinémas. Le Quai 10 a donc décidé de prendre le contre-pied et de proposer une séance pour 10 personnes en plein-Air.
"Très concrètement c'est à partir de 13h13, l'heure est symbolique et se veut cohérente avec l'ensemble de l'opération. La séance sera ouverte pour 10 personnes volontaires. La séance proposée sera composée de courts métrages, l'ADN de Quai 10. Ce sera l'occasion pour l'équipe de retrouver son public et de se retrouver."
Quai 10 reste debout, mais pour combien de temps encore
Depuis le premier confinement, le cinéma du Quai 10 a fermé ses portes en tout 6 mois.
6 mois sans cinéma, en chiffres, ça fait :
• 4.250 séances annulées
• 50.000 spectateurs privés de cinéma
• 78 sorties nationales reportées
• 150 événements annulés
• 10.500 élèves sans sortie cinéma
Pour Matthieu Bakolas, le directeur de Quai 10, la situation est grave mais pas encore désespérée.
"On a toujours des idées, on est toujours dynamiques. Depuis son ouverture le Quai 10 vit une situation catastrophique au niveau financier, mais on a toujours trouvé des solutions. Donc on en trouvera que ce soit via notre public ou les pouvoirs publics qui nous ont soutenus depuis le début et qui nous ont soutenus pendant la crise. Mais c'est difficile pour nous parce que 2020 est derrière nous, nous avons absorbé le premier choc, mais nous avons très peur de la deuxième vague. Nous ne savons ni dans quelles conditions nous allons pouvoir rouvrir, ni si le public suivra. Quand nous avons réouvert l'été passé, nous étions à - 70% de fréquentation."
2020 était aussi l'année ou le Quai 10 devait pouvoir commencer à voler de ses propres ailes. Tous les indicateurs étaient au vert, mais sans réelle réserve financière derrière elle, l'institution stoppée par la pandémie, ne pourra pas prendre son envol.
"Nous avons des marques de sympathie, des remarques et des commentaires d'encouragement sur nos réseaux sociaux. La campagne d'abonnement solidaire et de fin d'année a également bien fonctionné. Nous avons des privés qui nous ont acheté 10 abonnements pour nous soutenir. Le GHdC et le CPAS aussi, ont offert à leur personnel des places de cinéma en guise de cadeaux de fin d'année. Autant d'initiatives qui nous permettent de garder la tête hors de l'eau. Même si on est à l'arrêt, les coûts fixes continuent de tomber, on n'a plus de salaire depuis des mois mais on paie toujours quelques milliers d'euros par mois de gaz, d'électricité, etc."
Montrer que la culture est toujours debout
Menée à travers toute la Belgique, l’action « Still Standing for Culture » entend dénoncer le « nouveau modèle » instauré par le gouvernement belge combinant travail, école, magasins et couvre-feu.
Un “modèle” qui a mis sous cloche les activités porteuses de lien social, les espaces de rencontre, de partage, de dialogue et de débat.
Fidèle à son ADN d’ensemblier, l'Eden a répondu à plusieurs sollicitations pour organiser des actions #StillStanding ce samedi pour les 1 an du confinement. Ces demandes émanaient à la fois de nos fédérations (ACC, Astrac, Asspropro…) mais aussi de l’HoReCarolo ou encore directement d’artistes…
Musique, Cirque, Conte, Marionnette géante, Cultures Urbaines, Musique électronique … l’opération de ce samedi sera représentative du caractère pluriel de la culture carolo.
De 10h00 à 18h00, cette pluralité se déploiera un peu partout en centre-ville en faisant escale devant des lieux cultures, des cafés, sur les places ou encore devant des restos.
Des performances, respectant toutes les mesures sanitaires, qui dureront une vingtaine de minutes.
L’occasion pour le milieu culturel et le milieu HoReCa de rappeler qu’ils sont toujours présents et prêts pour le déconfinement.
Vous pourrez trouver tout le programme des actions menées à Charleroi sur le moteur de recherche du site « Still Standing for Culture »
Le déconfinement culturel est en marche
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient d'approuver la mise en place d'un projet pilote visant à organiser six événements culturels sous forme de test grandeur nature.
Cette initiative de la ministre de la culture, Bénédicte Linard, est destinée à tester les modalités d'un prochain déconfinement progressif du secteur culturel.
Ces spectacles-tests seront réalisés en avril, en conditions réelles et pour tous les arts de la scène ainsi que le cinéma.
Ils permettront de valider scientifiquement les protocoles sanitaires établis en concertation avec le secteur culturel et les experts pour "permettre une réouverture progressive, durable et tenable des activités culturelles", selon un communiqué de la ministre de la Culture, Bénédicte Linard (Ecolo).
Ces six spectacles, organisés aussi bien à Bruxelles qu'en Wallonie, permettront de tester différents scénarios concernant le nombre de spectateurs et l'impact de ceux-ci sur le taux de contamination au coronavirus sur une population-cible.
Un marché public visant à désigner l'opérateur scientifique de cette étude va être lancé afin d'organiser ces tests dans le courant du mois d'avril.