Ce n’est plus un secret pour personne : les factures d’énergie ne cessent de grimper. Le moment est donc venu de trouver des alternatives ! Saviez-vous d’ailleurs que le gaz de mine, le grisou, toujours piégé aujourd’hui dans l’immense réseau de galeries souterraines, s’avère être une énergie locale disponible pour de nombreuses années ? Une solution qui pourrait voir le jour à Charleroi, comme c’est déjà le cas par exemple à Anderlues.
Et si l’une des solutions pour faire face à la crise énergétique se trouvait sous nos pieds, au cœur des galeries de mines de charbon ? Le gaz qui s’y trouve, peut être valorisé énergétiquement. En le brûlant, on peut produire de l’électricité et de la chaleur.
« C’est du méthane qui sort de nos anciennes galeries de mines et qui se libère dans l’atmosphère, mais qui pollue énormément. L’objectif est donc de l’exploiter pour en faire un réseau de chaleur, et produire de l’électricité, au lieu de le laisser contribuer au dérèglement climatique », explique Christophe Clersy (Ecolo), député wallon.
Une nouvelle façon de créer de l’énergie tout en protégeant notre planète, et au profit de la population.
« Les communes doivent préalablement imaginer comment bien utiliser ces lieux d’où le méthane se libère. Il faut penser aux activités qui pourraient se développer autour de ces sites : habitations sociales, réseaux de chaleur, infrastructures, … », ajoute le député.
À Anderlues, on valorise ce gaz depuis 2019
À Anderlues, cette ressource fait déjà ses preuves depuis 2019. Deux unités de cogénération produisent de l’électricité à partir de ce gaz et l’injectent dans le réseau local de distribution, pour la consommation annuelle de 14 000 ménages.
« Chaque moteur équivaut à 3 ou 4 éoliennes de même puissance, mais qui fonctionne sans arrêt. L’avantage, c’est que ça stabilise le réseau électrique », indiquait à l’époque Yann Fouant, directeur des projets chez Gazonor Benelux.
Pour la bourgmestre de la commune, Virginie Gonzalez (PS), c’est aussi une bonne chose :
« Cette solution permet de réhabiliter des sites laissés à l’abandon, mais aussi de sécuriser le territoire. En effet, nous étions sur une bombe puisque le grisou est extrêmement explosif. »
Depuis peu, 3 autres unités ont vu le jour, et permettent aux citoyens de venir y charger gratuitement leur véhicule électrique.
« Quand on voit la crise énergétique actuelle, c’est une très belle alternative ! »
Bientôt à Charleroi ?
Et Charleroi alors ? Et si son passé minier pouvait aussi être une ressource pour son futur ? Comme à Anderlues, la société Gazonor a également fait la demande pour l’exploitation de gaz de mine de trois anciens puits situés sur le territoire de Charleroi : à Marchienne-au-Pont, à Mont-sur-Marchienne et à Couillet.
« Si la société peut utiliser le gaz, elle produira de l’électricité et de la chaleur. La chaleur serait réinjectée dans le réseau de chaleur de Charleroi, qui est en cours d’élaboration. Les citoyens qui y seront connectés pourront donc en bénéficier », explique Xavier Desgain (Ecolo), échevin de la Transition écologique à Charleroi. « Pour la suite, Gazonor doit recevoir son permis pour explorer la concession, et un autre pour l’environnement. Ça risque de prendre encore quelques mois, mais l’idéal serait que ça s’accélère ! Nous sommes dans une période où l’on manque de gaz, autant exploiter celui qui se trouve sous nos pieds le plus vite possible. »
Après le charbon, place au gaz. À travers les années, les mines continuent de posséder un important potentiel en termes de ressources énergétiques. Et le sol wallon regorge de ce gaz, qui s’avère donc être une alternative tout en fait envisageable pour l’avenir.
Apolline Putman