Le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni est sorti grand vainqueur des élections législatives en Italie. En formant une coalition avec la Ligue de Matteo Salvini et le parti conservateur de Silvio Berlusconi, l’extrême droite fait une nouvelle percée en Europe. La communauté italienne est bien présente dans notre région. Que pensent ces Italiens qui voient leur pays bientôt dirigé par l’extrême droite ?
Avec à peu près 10 000 citoyens de nationalité italienne à Charleroi, c’est l’une des communautés les plus importantes dans la région. La percée de l’extrême droite en Italie fait tache pour un pays qui n’avait plus connu un parti post-fasciste au pouvoir depuis 1945. « Je pense que les Italiens ne sont pas les premiers, il y a d’autres pays en Europe dans lesquels les extrêmes grandissent, rappelle Bruno d’origine italienne de la 3e génération. On est dans un monde qu’il faut repenser par rapport à la coopération qui doit exister entre les gens. Il y a trop de clivages, trop de partis, trop de séparations sur les sujets abordés. On ne peut plus, aujourd’hui, répondre à l’attente des jeunes avec un système comme celui-là. »
Pour ce chef d’entreprise basé à Courcelles qui importe tous ses produits depuis l’Italie, ce qu’il s’y passe est le reflet d’une négligence à tout pointe de vue. « Je pense que ce vote reflète qu’il y a des personnes qui ne se sentent pas écoutées, qui vivent difficilement et que le système mis en place actuellement ne répond pas à leurs besoins. Il y a un chantier en profondeur à faire surtout par rapport à la jeunesse. Elle se désintéresse de la politique car il y a très peu de gens qui ont été voter. Il va falloir se réinventer. »
La flambée des prix, la crise énergétique, le chômage, la crise migratoire, on estime à deux millions le nombre d’italiens qui vit sous le seuil de pauvreté. Ajouter à cela, le taux d’abstention, principalement chez les jeunes, ces résultats aux législatives montrent la colère qu’éprouvent les Italiens.
« Je n’ai pas d’inquiétude particulière des échos que j’ai des Italiens que je côtoie. Je pense que ce vote doit être utile pour qu’on puisse se poser les bonnes questions. »
Malgré les promesses, cette coalition aura fort à faire avec une inflation qui gagne du terrain et une dette estimée à 150% du PIB. Le passé nous a appris que les extrêmes au pouvoir ne sont jamais une bonne chose quelle que soit l’époque, le pays ou la raison.