C’est aujourd’hui que débute la 13° édition du Festival du Film au Féminin à Charleroi. Ce festival est organisé par la section Charleroi Thuin du Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB). En dehors des projections, des rencontres avec les équipes de certains films, des débats, etc. organisés jusqu'au 11 novembre, ce festival est surtout l’occasion de soulever certaines questions.
Devant ou derrière la caméra, les femmes sont mises à l’honneur. Aujourd’hui, c’est le lancement du Festival du Film au Féminin. Un moment de l’année où, à travers la projection de nombreux films, on met en lumière des réalisatrices et actrices.
« On veut mettre en avant toutes les réalisatrices qui sont invisibilisées à l’heure actuelle, ainsi que les actrices qui ont eu un superbe rôle à jouer dans un film », explique Sarah De Baets, responsable du CFFB - Charleroi Thuin. « Les études portent à croire que plus de 50% des filles sortent des écoles de réalisations, et on n’en retrouve que 25% aujourd’hui. Heureusement, les choses avancent : il a fallu attendre 2021 pour avoir une Palme d’or avec le film Titane. Mais 2 Palmes d’or dédiées à des femmes dans toute l’histoire du cinéma, c’est peu. »
« C’est nécessaire »
Le but de ce festival est de parler de ces femmes dont on parle peu. Selon les participantes et organisatrices, ce n’est pas juste important, c’est nécessaire.
« Autour de moi, j’ai plusieurs amies dans le cinéma, notamment en technique, qui subissent des discriminations, du harcèlement. C’est clair que ça existe. J’ai personnellement la chance d’être passée entre les mailles du filet, mais c’est quelque chose à considérer, c’est important », indique Elisa Vandekerckhove, réalisatrice du film Les Nouvelles Guérillères.
« Avant, on parlait souvent des hommes. Maintenant, il est temps que la femme soit sur le même pied d’égalité que les hommes », pense Céline Depaive, étudiante participante.
« Si ce genre de festival a lieu, c’est parce que dans d’autres festivals les femmes sont sous-représentées. On fait ça pour rétablir l’équilibre, et ça nous fait plaisir de pouvoir nous réunir, de créer de la sororité dans ce combat. Malheureusement, c’est encore nécessaire. J’espère qu’on ne devra plus organiser de telles festivités, et qu’on pourra voir autant de réalisateurs que de réalisatrices à Cannes et dans d’autres festivals », affirme Margaux Joachim, coordinatrice PAC Charleroi.
Rétablir l’égalité
Ce festival existe donc pour rétablir l’égalité et, qui sait, faire peut-être bouger les mentalités. D’ailleurs, si un tel événement était dédié aux hommes, l’effet pourrait être différent.
« Pour le moment, un tel festival ne serait pas pris très au sérieux je pense », répond Céline Depaive, étudiante participante.
« On le prendrait mal, car c’est déjà souvent le cas. Après, pourquoi pas si ça leur tente, je ne le prendrais pas si mal que ça en fait », hésite Margaux Joachim, coordinatrice PAC Charleroi.
Le débat est lancé, et c’est finalement le but de cet événement. D’autres débats, mais aussi des projections de films, des drinks et différentes activités seront organisées jusqu’au 11 novembre. Pour découvrir le programme du festival, rendez-vous sur quai10.be