Aerospacelab a officiellement lancé la construction de la plus grande usine de fabrication de satellites en Europe. L'entreprise wallonne active dans le développement et la commercialisation de satellites entend, grâce à cet outil situé en pleine ville, intégrer le top 3 mondial dans ce domaine.
Le site emploiera environ 500 personnes et aura une capacité de production allant jusqu'à 500 satellites par an.
Cette mise en chantier "marque une avancée significative dans la disponibilité et le développement des capacités spatiales européennes", souligne Aerospacelab, fondée en 2018 et qui dispose de sites à Mont-Saint-Guibert (Brabant wallon), Liège et donc, bientôt, Charleroi.
Dans cette "mégafactory" avec 7.000 m² de surface de production et 4.000 autres de salle blanche, la capacité de production atteindra jusqu'à 500 satellites par an. L'entreprise assemblera des dispositifs de 150 kg à 1 tonne dans cette usine de pointe et exemplaire d'un point de vue énergétique, appelée à devenir la troisième plus grande au monde.
Elle sera située en pleine ville, en plein bassin industriel, à moins d'1 km de la gare de Charleroi-Central. Autant d'éléments qui ont convaincu l'entreprise de s'installer au sein de "ce tissu économique très dense à la culture manufacturière incroyable", selon les mots de Benoît Deper, le CEO d'Aerospacelab, lui-même originaire de la région. La mobilité douce a en effet joué un rôle important dans le choix du site, où travailleront environ 500 personnes.
La pose de la première pierre a eu lieu jeudi en présence notamment du secrétaire d'État Thomas Dermine, du ministre wallon de l'Economie Willy Borsus, d'un représentant du bureau des investissements et du financement de l'Agence spatiale européenne et du bourgmestre de Charleroi Paul Magnette.
Le démarrage des opérations y est prévu pour 2026.
Le projet de cette mégausine représente un investissement global d'une centaine de millions d'euros, d'après Sambrinvest, un acteur privé de capital à risque actif dans la région de Charleroi. De nombreux acteurs y ont injecté des fonds à ses côtés, comme Wallonie Entreprendre et la SFPIM, les bras financiers de la Région wallonne et de l'Etat fédéral, mais aussi Aerospacelab et plusieurs grandes banques.
"Cette construction marque non seulement le début d'un nouveau chapitre passionnant pour Aerospacelab, mais offre également à l'industrie spatiale un approvisionnement assuré", a souligné Benoît Deper.
Grâce à cette usine, le chiffre d'affaires de la société wallonne devrait se compter en centaines de millions d'euros, voire un petit milliard, là où il se compte actuellement en dizaines de millions d'euros, situe le patron. Il assure que le site répondra à une demande existante car il n'existe pas beaucoup de tels outils pour le moment à travers le monde.
"Stagner, c'est souffrir", a-t-il en outre glissé, en clin d'œil à l'annonce de 120 suppressions d'emplois en Belgique au sein du groupe franco-italien Thales Alenia Space, en particulier à Charleroi. A ses yeux, il faut évoluer et oser investir, qui plus est sur un marché - le spatial et les satellites - où il n'y a pas de frontières. Pour le moment, les clients d'Aerospacelab se trouvent principalement en Europe et en Amérique du Nord.
"C'est un projet avec une portée régionale, européenne voire mondiale, étant donné les ambitions d'Aerospacelab", a abondé Grégoire Dupuis, CEO de Sambrinvest, dont la participation a joué un rôle clé dans la réalisation du projet.
"Nous avons là une pépite", a souligné le secrétaire d'Etat Thomas Dermine, justifiant l'investissement de dix millions d'euros de la SFPIM dans le projet. "Il n'existe pas cinq entreprises similaires en Europe avec une telle maturité et c'est une vraie fierté pour la Belgique de pouvoir rayonner dans l'espace."