Après avoir presque disparu de la circulation dans les années 90, les vinyles sont de retour. En France, les ventes ont augmenté de 13% en un an. Chez nous, des artistes comme Angèle ou Kid Noize vendent désormais leur nouvel album sous cette forme. Comment expliquer cet engouement pour cet objet autrefois oublié? Eléments de réponse lors de la 14ème foire aux disques de Courcelles.
300 amateurs de disques à Courcelles
C'est un constat, le vinyle signe son retour en force depuis quelques années. Les ventes sont d'ailleurs en plein boom. Ici, lors de la 14ème foire aux disques de Courcelles, plus de 300 amateurs se sont rués dans les allées à la recherche de la pochette de leurs rêves ou le son de leur jeunesse.
"C’est toute ma jeunesse et autre chose que le CD" s’exclame un visiteur. "Moi, c’est pour les pochettes car je suis graphiste" confie un jeune homme présent à la foire. Une autre dame, elle, évoque le son particulier du vinyle. "C’est cette espèce de frottement sur les stries du disque qui me plaît et que j’avais un petit peu oublié en écoutant des CD".
Un contenu différent du CD qui attire
Un engouement qui s'explique par le fait que le vinyle est un objet bien particulier en soi et est très différent de son petit frère le CD. "Beaucoup de gens s’y intéressent à nouveau. Car cela reste un objet unique par rapport à un CD qui est un peu un objet jetable. Le vinyle revient en force car il y a des pochettes, il y a un contenu et quelque chose de sentimental" explique Damien Richir, organisateur de la 14ème foire aux disques de Courcelles. Avant d’ajouter : "Certains artistes ne sortent parfois que des vinyles et ne sortent plus de CD. C’est la preuve que cela revient!"
Un son unique
Les pochettes sont un des éléments qui attirent le plus les acheteurs. Il faut dire que certaines sont devenues mythiques. Mais pour Philippe qui a un magasin de disques dans le centre de Charleroi et qui vend des vinyles depuis 40 ans, le son est l'élément le plus important.
"Le CD est apparu au début des années 80 et depuis on ne parlait plus du vinyle. On le regrette aujourd’hui. Parce que le son du vinyle est moins aseptisé. Il est plus chaud et on s’en est aperçu. C’est la première fois qu’on fait marche arrière et qu’on refabrique des vinyles" détaille Philippe Coppée.
Cet objet a tellement le vent en poupe qu'une entreprise autrichienne va bientôt commercialiser un graveur de vinyles. Aujourd'hui, le prix moyen d'un vinyle est d'une dizaine d'euros. Mais en chinant, on peut tomber sur un bon disque à 1€. Les prix peuvent grimper jusqu'à 1000 euros voire plus en fonction de la rareté de l'objet. Mais sa valeur sentimentale, elle, est inestimable...
