En ces temps difficiles, les initiatives de solidarité se multiplient. Nous en avons épinglé deux aujourd’hui issues de la communauté belge-turque et belgo-marocaine de Charleroi. Il s’agit d’abord d’UID, une association turque d’entraide qui fabrique et distribue des masques. Et ensuite d’une mercerie en gros farciennoise tenu par des patrons belgo-marocains qui offre des kits pour confectionner des masques aux hôpitaux, maisons de repos, CPAS et autres associations d’entraide.
UID Blegium: des aides tous azimuts
Ils distribuent repas pour le personnel soignant des hôpitaux, mais aussi des masques qu’ils ont fabriqué. Eux, ce sont les bénévoles de l’association turque UID Belgium de Charleroi.
« Nous avons décidé de confectionner des masques pour répondre aux besoins immédiats des centres médicaux, explique Aysegul Topalak, la porte-parole d’UID Belgium Charleroi. Nous avons fabriqué plus de 3 000 masques que nous avons distribué dans les maisons de repos, les hôpitaux, auprès d’infirmières à domicile ou des personnes qui ont des maladies chroniques. Et nous avons réalisé des tutos en deux langues pour fabriquer des masques. En français et en turc pour que tous nos bénévoles comprennent. »
Grâce à des chauffeurs bénévoles, UID porte aussi des courses ou des médicaments à domicile pour les personnes âgées ou isolées.
(Pour contacter UID: uidcharleroi@hotmail.be)
« On a vu que c’était une aide humanitaire, ajoute la porte-parole. On veut venir en aide à toute la population belge, quelles que soit les origines. On est contentes de voir des personnes porter nos masques et qu’ils soient protégés contre le Covid 19. Et nous fabriquons des masques avec filtres. »
Assabban-Textilia Farcienne offre des kits pour fabriquer des masques
Et ces masques avec filtres, ils ont été conçus ici, dans cette mercerie en gros de Farciennes.
« Au départ, témoigne Driss Assabban, l’un des deux patrons d’Assabban-textilia, nous avions décidé de mettre toute la société en confinement. Mais nous avons reçu des appels de certains hôpitaux et de CPAS qui nous ont dit qu’ils avaient absolument besoin de nous, parce que nous sommes des professionnels d’accessoires de mercerie, donc nous avons de l’élastique et des tissus. Depuis trois semaines, nous avons essayé de répondre aux demandes des services sanitaires. »
Comme les hôpitaux, maisons de repos, CPAS ou associations caritatives. L’entreprise leur offre un kit avec tout ce qu’il faut pour confectionner les masques. A eux de les coudre. Pour un usage non médical. Pas question par contre de répondre aux demandes de particuliers, toute la production va aux asbl et aux institutions, les deux patrons étant seuls pour tout gérer. Et depuis trois semaines, ils n’arrêtent pas. Les demandes affluent. Elles sont toujours reçues avec bienveillance.
« Ca peut sembler bizarre, conclut Driss Assabban, mais pour nous, c’est normal d’aider. D’abord parce que nous sommes une des rares sociétés qui peuvent fournir l’élastique qui est maintenant en pénurie. Nous avons aussi du tissus et des stock. Ainsi qu’une société qui est pérenne et qui a des fondations solides. Et c’est grâce à nos clients qui sont en temps normal des merceries, mais aussi les hôpitaux, les écoles, les centres de formation ou les CPAS. Donc on trouvait tout à fait normal de leur rendre la pareille parce qu’on sait qu’ils n’ont pas les moyens. On a aussi de plus en plus de demandes, comme les écoles ou les administrations communales. Après, advienne que pourra, tant qu’on pourra le faire, on le fera, mais je pense qu’on est assez solides pour résister. »
C’est tout ce qu’on leur souhaite.