Depuis 10 ans, le CDH plaide en faveur de l’instauration de la consigne sur les canettes en Wallonie. Après quelques expériences pilotes dans certaines communes, notamment aux Bons Villers, les feux sont aujourd’hui au vert.
En moyenne, en marchant dans la rue, on découvre une canette tous les 5 mètres. C’est pourquoi le cdH aimerait mettre en place la consigne. Et les choses pourraient bientôt bouger.
« On voit que depuis qu’on a ramené le sujet sur la table, ça fait de plus en plus d’émules. On a vu que des citoyens ont déposé des pétitions et qu’ils se sont rendus au Parlement wallon. Mais aussi, il y a de plus en plus de bourgmestres qui poussent des coups de gueule car ils en ont marre d’avoir des canettes dans leur commune, etc. Il y a vraiment une sorte d’émulation aujourd’hui, et on ne veut pas rater le coche », explique Julien Matagne, député wallon (cdH).
80 % des Wallons semblent convaincus que la consigne des canettes puisse améliorer la propreté publique. Des projets pilotes ont d’ailleurs vu le jour dans la région.
« Le précédent ministre, Carlo Di Antonio, avait initié une sorte d’étude grâce à 24 communes pilotes qui ont joué le jeu du principe de la consigne. On a placé dans ces communes des gobeuses qui avalent les canettes », poursuit le député.
Parmi ces communes pilotes, les Bons Villers. Le bourgmestre, Mathieu Perrin, en est ravi :
« En plus de deux ans, nous avons retiré 80 000 canettes de la nature. En sachant qu’il faut entre 100 et 200 ans pour qu’une canette se dégrade, c’est un élément important. 120 citoyens ont participé à ce challenge. En plus, nous pouvions faire vivre nos producteurs locaux car par 100 canettes retournées, on avait droit à un bon de 5 euros à utiliser dans les commerces locaux. »
Qui s’y oppose ?
L’expérience a donc porté ses fruits. Alors, pourquoi la consigne n’est-elle toujours pas appliquée ?
« Il y a deux grands opposants à la mise en place de la consigne des canettes. Premièrement, les supermarchés car ils vont devoir gérer toute la logistique. Et deuxièmement, tous les acteurs des déchets, les intercommunales, qui ont une recette plus importante car c’est une matière qui se vend assez bien sur le marché. Mais à un moment, je pense qu’il faut avoir la tête sur les épaules. Et la propreté publique doit l’emporter », insiste le bourgmestre.
Pour la suite, ces opposants vont être maintenant auditionnés. Et les résultats des communes pilotes seront analysés. Tout est donc en marche pour que la consigne des canettes voit enfin le jour.