Nous vous l’annoncions début du mois de mars, le parking gratuit derrière la gare de Charleroi-Central n’est plus accessible. Lors du dernier conseil communal, le PTB a interpellé le collège à ce sujet : il semble y avoir peu de solutions pour les usagers qui s’y stationnaient.
Depuis la mi-mars, il n’est plus possible de se garer gratuitement derrière la gare de Charleroi-Central, en raison des prochains travaux de connexion entre le parking actuel et l’A503. Pour les nombreux usagers qui se stationnaient à cet endroit, c’est la douche froide. C’est pourquoi le PTB a décidé d’ajouter un point à l’ordre du jour du conseil communal de Charleroi.
« À l’heure où le portefeuille des Carolos est en difficulté, comment oser leur dire qu’il suffit de se garer dans un parking payant ? Depuis le 14 mars, plus de 400 places de parking ont été retirées aux carolos. Ces places étaient pourtant indispensables pour de très nombreux navetteurs qui y garaient leur véhicule avant de prendre le train », débute Pauline Boninsegna, conseillère et cheffe de groupe PTB.
Le PTB déclare avoir interrogé une centaine de personnes à ce sujet, les témoignages sont nombreux : « C’est à nous dégouter de prendre le train », « Je vais aller dans une rue qui n’est pas payante bien plus loin, mais je risque de déranger des habitants », …
Pauline Boninsegna indique que « parmi ces 100 personnes, 1 personne sur 5 envisage de ne plus prendre le train ».
Quelles solutions ?
La cheffe de groupe PTB proposait à la Ville de s’engager à chercher en urgence des zones de parkings gratuits et sécurisés près de la gare. Et, en attendant, de mettre à la disposition des navetteurs le parking DeCock (avant qu’il ne soit réquisitionné dans le cadre du BHNS) en attendant que d’autres parkings de délestages proches de la gare soient trouvés.
« Nous demandons donc à la ville de s’engager à remplacer au plus vite cette perte préjudiciable pour les carolos. »
Un point sur lequel s’accordaient d’autres conseillers.
« Mon groupe soutiendra cette demande. Ce cas peut être généralisé sur l’ensemble de la ville : il faut du courage pour se rendre dans le centre-ville. Votre vision de la mobilité emmerde tout le monde. Si quelqu’un me dépose à la gare, cela double les trajets (contre 2 si je peux laisser ma voiture) », indique Nicolas Tzanetatos, conseiller et chef de groupe MR.
« La suppression de ce parking est une surprise. La politique de mobilité avance unilatéralement et de manière très peu transparente envers les usagers. On est face à une mobilité qui ne fédère pas », ajoute Jean-Noël Gillard, conseiller et chef de groupe Défi.
« On encourage les Carolos à travailler, à se déplacer dans d’autres villes, et en parallèle, on leur fait payer leur parking ? Soyons proactifs, faisons en sorte d’encourager nos citoyens à aller travailler en prenant le train, mettons des choses en place », indique Nicolas Kramvoussanos, conseiller indépendant.
Xavier Desgain (Ecolo), échevin de la Mobilité, a répondu en défaveur de ces demandes :
« L’utilisation du parking DeCock est inenvisageable, car le projet d’une usine à satellites va s’y concrétiser rapidement. Il reste des places autour de la gare en zone blanche (gratuit 4h) et d’autres places ailleurs. Ensuite, comment voulez-vous que l’on trouve un terrain qui puisse servir de parking près de la gare ? Mais rassurez-vous, l’accessibilité au centre-ville est bien là et va encore se renforcer. »
« Vous vivez sur une autre planète », a notamment répondu Pauline Boninsegna (PTB).
La seule solution : le parking de la SNCB
Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi, a essayé de modérer les propos et d’être optimiste.
« Nous sommes la seule ville où l’accès à la gare est compliqué et indirect. L’idée, c’est de sortir du ring et d’accéder directement à la gare. Mais je reconnais le problème : ce grand espace était utilisé par de nombreuses personnes et c’est maintenant compliqué. Mais demain, vous pourrez sortir directement du ring, vous garer dans un parking payant, mais sécurisé et traverser un couloir également plus sécurisé pour rejoindre les quais. Le problème reste la tarification, et il faudra le régler. »
Pour le bourgmestre, la seule solution c’est de remplir le parking de la SNCB.
« On ne va pas construire un autre parking alors que ce dernier n’est pas rempli. On va plutôt essayer de trouver des solutions avec ce parking : il n’y a pas de problème de capacité, mais bien de coût ! »
La Ville est en cours de négociation avec la SNCB afin de trouver des solutions au niveau de la tarification de ce parking.
Le point ajouté par le PTB a finalement été rejeté.
Les P1 et P2 du Palais des Expo : vendus !
Dans la lignée du manque de places de parking à proximité de la gare, un autre point a soulevé des questions : la vente du P1 et P2 (parking du palais des Expos) à la société immobilière Bannimo.
« C’est la seule alternative gratuite. Cette vente est un pas de plus vers la disparition des places de parkings à proximité du centre-ville », a indiqué Pauline Boninsegna (PTB).
Le projet en lui-même a également suscité des craintes du côté des groupes Défi et MR. Paul Magnette s’est voulu rassurant :
« Ce projet n’est à ce stade qu’un Master plan. Ce n’est pas encore un projet. Tout le travail de définition du projet doit encore être fait. Il y aura des logements, c’est tout ce qu’on sait. »
Un reportage sur ce sujet sera bientôt disponible sur Télésambre.
Apolline Putman