Jeudi, dès 4h du matin, des chauffeurs de navettes, taxis et parkings privés ont mené une opération escargot.
Hier en se rendant à l’aéroport de Charleroi, ils ont constaté que le P2, le dernier parking gratuit qui leur était accessible, est devenu payant.
Premier passage : 4 euros. Les suivants : 10 euros. |
Cette fois, ils ont décidé d’agir et de protester contre cette décision qui impacte leurs activités professionnelles
« Avant, au P2, nous avions le droit à 4 minutes gratuites. Nous rentrions déposer nos clients, et nous sortions rapidement. Sans être prévenus, depuis hier matin, on nous impose de payer 10 euros à chaque fois qu’on passe. On nous met toujours devant le fait accompli, ça a été pareil pour le P1 et le Parking Express », explique Martine, gérante d’un parking.
De son côté, Hervé Fransens, secrétaire général de BSCA, explique la fin de cette gratuité :
« Plusieurs chauffeurs démontent les barrières pour ne pas payer l’accès au parking, ou suivent un véhicule qui les précède, ce qui arrache parfois les barrières. Face à ces actions, l’aéroport n’a pas d’autres choix que de prendre des mesures afin que chacun respecte les règles. »
À chaque passage : 10 euros
L’aéroport de Charleroi est l’un des seuls en Europe à ne pas proposer un dépose-minute gratuit. Avec leurs nombreux passages, les parkings privés et navettes sont donc impactés par ce nouveau changement. Ils n’ont plus d’autres solutions que de payer.
« C’est invivable, car à nos prix, c’est impayable. Depuis hier, nous demandons donc 20 euros en plus aux clients », indique Martine, gérante d’un parking.
« Je ne comprends pas leurs réactions. Pour les taxis de la Ville de Charleroi, une solution a été trouvée. Pour les autres, ils ont la possibilité de décharger leurs clients gratuitement sur le P4 », ajoute Hervé Fransens, secrétaire général de BSCA.
Mais le P4 se trouve à près de 800m de l’entrée du terminal.
Une action en justice va être engagée
Différentes sociétés, notamment de taxis et parkings, envisagent d’intenter une action en justice contre l’aéroport pour discrimination et abus de position dominante.
« Certains parkings ont des pass, d’autres non. Ce n’est pas normal, ça doit être les mêmes conditions pour tous. Du côté de l’aéroport, on vous dira qu’il y a des appels d’offres… mais les parkings ne sont jamais mis au courant ! Nous ne savons donc pas y répondre », indique la gérante d’un parking.
« À partir du moment où il y a un appel à concurrence ouvert à tous, qui est publié et auquel chacun peut participer, c’est le jeu de la concurrence. À partir du moment où on ne remporte pas le marché, on ne vient pas se plaindre et mener des actions pour bloquer le fonctionnement de l’aéroport », conclut le secrétaire général de BSCA.
Quoi qu’il en soit, à court terme, les sociétés concernées espèrent être entendues et trouver des solutions concrètes avec l’aéroport. D’ici là, d’autres actions sont prévues.
A.P.