Les sociétés Koeckelberg et Ikoab se sont associées pour racheter l'ancien hôtel des chemins de fer. Prix de la transaction 1,65 millions d'euros. Lors de la mise en vente de l'immeuble le fonds Van de Velde, du nom de l'architecte moderniste qui a participé à sa construction, lançait un appel au futur acheteur afin que celui-ci respecte l'ouvrage. Amaury Michiels et Robert Koelkelberg n'ont visiblement pas l'intention de dénaturer les lieux.
L'Hotel des chemins de fer a été réalisé dans les années 30 pour accueillir les bureaux carolos de la SNCB. Le bâtiment est signé par l’architecte Paul Nouille. Mais ce serait Henry Van de Velde, moderniste avant l'heure qui en aurait dirigé la conception. L'architecte était à l’époque, le conseiller esthétique de la SNCB. En tant que tel, il avait son mot à dire.
Aujourd'hui, la promesse de vente est signée pour le rachat du bâtiment entre la SNCB et les sociétés Koekelberg et Ikoab. L'objectif est d'y développer un espace de Co-living.
Mais qu'est-ce donc que le co-living ?
"Du co-living, c'est de l'habitat partagé pour jeunes actifs. Avant de développer ce projet plus particulier, nous récupérions des maisons de maître abandonnées pour les transformer en espèce de grosse co-location avec des espaces de service communs."
Le co-living, c’est donc une manière innovante d’envisager la vie en communauté et complètement adaptée aux personnes qui aspirent à un quotidien simplifié.
Ces espaces s'adressent surtout à de jeunes actifs qui travaillent à Charleroi. Le personnel de grosse société comme Alstom ou du Biopark, ne reste sur place mais préfère vivre sur Bruxelles ou le Brabant Wallon, l'idée est donc de les attirer dans ce type de logement aux multiples avantages. Des navettes devraient d'ailleurs être prévues depuis la ville basse jusque l'Aéropôle.
C'est aussi un marché en expansion forte expansion, Ikoab est présente partout en Belgique à Bruxelles, Liège, Arlon, Mons et déjà dans plusieurs maisons à Charleroi.
Des maisons de qualité
Situées dans des quartiers emblématiques de la ville, toutes les maisons choisies par Ikoab pour leur caractère sont rénovées et complètement équipées.
Le bâtiment des chemins de fer est emblématique à Charleroi, Norbert Koeckelberg qui réalisera les travaux de réhabilitation du site ne compte pas le dénaturer. Que les membres du Fonds Henry Van de Velde qui gèrent le patrimoine de l'architecte de l'époque se rassurent, il sera rénové dans le respect de sa conception initiale.
"Les façades du bâtiment ne vont pratiquement pas changer, il n'est pas classé mais sur une liste de sauvegarde et le fonctionnaire délégué est très clair la-dessus, nous devrons changer le moins possible la façade. Donc, hormis de la rénovation, rien ne changera."
A l'intérieur, des chambres telles que celles-ci vont être créées.
Chambes maisons : Zénobe Gramme, Louvain et Digue
"Il y aura 76 chambres sur les 5 200 mètres carrés du bâtiment, nous explique Amaury Michiels de Ikoab, nous aimerions que le rez-de-chaussée soit adapté aux PMR, il y aura 14 chambres pour cela. Ensuite, il y aura des chambres standards de 25 m2 et au deuxième étage, des chambres premium de 45 m2. Nous avons aussi plus de 1 000 m2 d'espaces communs. Nous allons aussi végétaliser la toiture."
Des terrasses seront également créées sur les toits qui le permettent.
La société Ikoab possède déjà 11 maisons dans la métropole pour un total de 113 chambres, louées en moyenne de un a deux ans.
"On n'est pas dans un modèle de style communauté européenne où les gens restent en moyenne 6 mois dans un logement. En général, quand les gens viennent à Charleroi, ils ont un travail, et dans la plupart des cas un CDD de quelques années. Il y a aussi des gens qui font le trajet tous les jours de Bruxelles ou plus loin pour venir chez Alstom par exemple et qui découvre du logement de qualité à Charleroi. Ils font donc le choix à un moment de s'installer à 10 minutes de leur travail."
Ikoab de plus en plus présent à Charleroi
Plusieurs projets sont actuellement, en Septembre c'est la maison Audent déjà présente sur leur site internet mais pas encore opérationnelle qui ouvrira ses portes. Au début de l'année prochaine, une maison verra le jour à la rue de l'Athénée, et une deuxième pour la rue Willy Ernst, dans l'ancien tribunal de commerce, en juin 2022.
Le bâtiment des Chemins de fer, ne sera pas opérationnel avant 2024, le temps d'obtenir les permis et de faire les travaux explique Norbert Koeckelberg.
"Nous devons signer le compromis, nous passerons l'acte d'achat du terrain probablement en janvier de l'année prochaine, d'ici là l'entièreté du dossier sera monté, les permis déposé et donc on aura un permis dans le courant du second semestre 2022. Les travaux commenceront donc d'ici un an et demi, donc début de l'année 2023 et ils dureront une année donc jusque fin 2023."
L'hôtel des chemins de fer, le nouveau place to be de Charleroi d'ici 2024
Avant même d'y installer la moindre chambre, Amaury Michiels souhaite faire vivre le lieu. Il fait donc appel à tout qui veut animer le bâtiment aujourd'hui déserté par la SNCB.
"Nous sommes à la recherche de tout projet d'exploitation temporaire. Que les gens qui veulent développer un projet à Charleroi et qui sont à la recherche d'un lieu n'hésitent pas à nous contacter."
Et Norbert koeckelberg d'enchaîner :
"Il y a une très belle esplanade derrière, le bâtiment est acheté avec un grand terrain à l'arrière, à cet endroit, il y a un projet et il y aura à un moment un food corner, de l'horeca qui sera créé pour mettre un peu de vie dans ce coin là de la ville, en liaison avec l'esplanade de la Gare."
Les deux partenaires ne doutent pas du succès de cette opération. Ils n'ont donc pas hésité à y consacrer un investissement conséquent qu'ils estiment déjà entre 4,5 et 5 millions d'euros.
Voir ou revoir notre sujet : L’Hôtel des Chemins de Fer de Charleroi est à vendre: il faudra respecter son architecture