Les Banques Alimentaires de Belgique sont inquiètes. Après les crises sanitaire et énergétique, les demandes d'aide alimentaire continuent d'augmenter un peu partout dans le pays et surtout dans notre région. Actuellement, la Banque Alimentaire de Charleroi et du Centre compte plus de 20.000 bénéficiaires. Un chiffre qui augmente toujours de mois en mois. Mais le volume de denrées à distribuer ne cesse quant à lui de diminuer. Dans les centres de distribution, c'est donc la course aux alternatives, sans certitude de pouvoir satisfaire tout le monde. Explications
La Fédération Belge des Banques Alimentaires tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Les demandes d’aide augmentent considérablement sur l’ensemble du pays : +18,2 % en un an. Une tendance encore plus forte à Charleroi : +21 %.
"Fin décembre 2021, nous avions 19.033 bénéficiaires. Fin décembre 2022, nous étions à 20.590 bénéficiaires. Et le plus inquiétant est que ces chiffres augmentent toujours de façon considérable depuis le début de cette année. Nous sommes en attente d'une nouvelle agrégation d'une association qui représente à elle seule 500 bénéficiaires. Ce qui va engendrer encore une augmentation de 2% d'ici fin mars", explique Aimé Césaire Mpangaje, directeur de la Banque Alimentaire de Charleroi et du Centre.
Actuellement, la Banque Alimentaire de Charleroi et du Centre basée à Marcinelle fournit des vivres à 18 CPAS et à 55 associations, comme l’Entraide Saint Vincent de Paul de Châtelet, qui vient chercher du stock ici plusieurs fois par semaine.
"Nous venons nous approvisionner ici 3 fois par semaine, le lundi, le jeudi et le vendredi pour redistribuer les vivres dans nos 4 antennes qui se trouvent à Châtelet, Châtelineau, Bouffioulx et Couillet. Chaque semaine, nous avons des demandes de minimum 4 ou 5 familles supplémentaires dans chaque antenne. C'est clair que cela devient problématique car nous ne recevons pas assez de marchandises pour pouvoir subvenir aux besoins de tout le monde. Nous sommes d'ailleurs obligés de faire continuellement des recherches pour trouver des invendus par-ci, par-là dans les magasins. Actuellement notre association vient en aide à plus ou moins 400 familles", précise Jean-Pierre Leblanc, responsable logistique de l'Entraide Saint-Vincent de Paul à Châtelet.
La demande d'aide est croissante, le volume de colis diminue !
Si la demande augmente, le volume de colis alimentaires à distribuer sur le territoire belge suit le chemin inverse avec une diminution de 8,5 % par rapport à 2021 et 18,5 % par rapport à 2020.
Ces colis proviennent principalement de l’industrie alimentaire et du Fonds Européen d’Aides aux Démunis. Mais ce fond va lui-même être réduit de 30 %. Les banques alimentaires sont donc sous pression et doivent trouver des alternatives.
Car si cette tendance se poursuit, les banques alimentaires risquent elles aussi de ne plus pouvoir satisfaire toutes les demandes dans les prochains mois.
Ch. Baneton