Ce dimanche, plusieurs Ukrainiens ont fait escale au Novotel de Charleroi avant de reprendre la route vers la Normandie. À l’origine de cette initiative, une association française qui, après des heures et des heures de route pour emmener des familles ukrainiennes en France, a choisi notre pays noir pour se ressourcer et reprendre des forces le temps d’une nuit, avant de reprendre la route ce matin.
Depuis mercredi 5h, des volontaires de l’association sociale et culturelle de la région d’Yvetot, en France, sont sur la route pour évacuer des familles ukrainiennes direction la Normandie. Après des heures de route, ils faisaient escale ce dimanche au Novotel de Charleroi.
« Nous avons reçu un appel, on ne s’y attendait pas mais on a bien sûr accepté. Nous avons fait ce qu’on a pu avec ce qu’on avait. 20 chambres sont actuellement occupées par ces pauvres gens, et ils pourront dormir, se laver et prendre le petit-déjeuner demain matin. C’est ça qui était important pour nous. Nous avons réduit le prix : c’est juste le coût de la chambre », explique Cédric Christophe, directeur du Novotel Charleroi Centre.
La barrière de la langue ne semble pas empêcher les Ukrainiens de faire part de leur soulagement : ils vont enfin passer une nuit dans un lit.
Collaboration et solidarité
Toute cette initiative a donc été rendue possible grâce à la solidarité et à la collaboration de tous, et ce depuis le début, lorsque l’association lance l’idée.
« Au départ, nous avions décidé de partir avec plusieurs minibus de 9 places. Et au fur et à mesure, les dons sont arrivés pour payer le carburant, mais aussi des dons matériels de première nécessité, des vêtements, … Et la société de car a décidé de nous mettre à disposition un bus de 50 places pour faire le voyage », raconte Stéphanie Kerbarh, députée de Seine-Maritime.
« En 24h, nous avions un bus à notre disposition ! Nous avons ensuite dû trouver 2 chauffeurs car la distance est énorme : 2000 km aller et 2000 km retour. Nous sommes ensuite partis directement à la frontière Pologne/Ukraine », ajoute Stéphane Salzmann, coordinateur du projet et membre de l’association sociale et culturelle d’Yvetot.
Un voyage éprouvant direction une famille d’accueil
Dans le car, des enfants, des parents, des grands-parents, et même des animaux. Bref, des familles ukrainiennes qui voyagent ensemble. Et pour qui le voyage a été très éprouvant, tout comme pour les volontaires.
« Ça fait 2 nuits que nous dormons dans le bus, tout le monde est fatigué. Mais la situation a évolué petit à petit. Au début, c’était le silence, et parfois des enfants qui pleuraient. Et puis, ce soir, on a entendu des rires, certains jouaient même aux cartes ensemble : quelque chose est en train de se nouer », explique Stéphanie Kerbarh.
Et puis, en arrivant aujourd’hui en France, les réfugiés ukrainiens seront hébergés par une dizaine de familles. Et ça, c’est une bonne nouvelle qui les a beaucoup rassurés.
« Pendant que nous roulions, des équipes prenaient les appels, identifiaient les besoins et possibilités de chacun et tout le monde est prêt ! Toutes ses familles seront reçues et hébergées », conclut Stéphane Salzmann.
Ils ont quitté le Novotel et repris la route ce matin , et à l’heure qu’il est, chacun a bien rejoint sa famille d’accueil. La solidarité de tous, à travers les frontières, aura permis à 29 Ukrainiens de retrouver un peu de sérénité.
Apolline Putman