Les Vols de courte distance, que l'on appelle aussi des sauts de puce, au départ de l’aéroport de Charleroi sont un non-sens pour le groupe ECOLO. De plus, il ne sont pas si rares que cela. En décembre 2019, pas moins de six de ces vols ont été répertoriés par les écologistes.
En novembre dernier, le vol d’un Boeing 777-FDZ de la compagnie Qatar Airways Cargo entre Maastricht et Liège créait la polémique. Une liaison aérienne de moins de 40 kilomètres était toujours effective en Wallonie à l’heure où des milliers de citoyens manifestent dans les rues pour réclamer des mesures urgentes pour sauver le climat. Fort heureusement, suite à ces révélations, la compagnie a annoncé mettre fin à ce vol.
Six vols de courte distance par mois ?
Mais, ce vol de courte distance ne constitue, en fait, que la partie visible de l'iceberg. Sur base des informations figurant sur le site flightaware.com, rien que sur le mois de décembre 2019, Ecolo a pu répertorier six vols de courte distance (moins de 350 kilomètres) au départ de l’aéroport de Charleroi :
• Charleroi - Anvers, 14.11.2019, 6h41
• Charleroi - Courtrai, 01.12.2019, 13h46
• Charleroi - Melsbroek, 01.12.2019, 23h
• Charleroi - Anvers, 04.12.2019, 9h03
• Charleroi - Luxembourg, 11.12.2019, 9h05
• Charleroi - Paris, 08.12.2019, 18h16
Le député wallon Christophe Clersy a donc interrogé le Ministre Crucke sur le sujet.
« Pour ce qui concerne les vols de courtes distances opérés au départ de Charleroi, il s’agit pour l’essentiel d’avions privés ou de taxis aériens », explique le Ministre.
Pour Christophe Clersy,
« ces sauts de puces constituent un non-sens environnemental mais aussi économique. Dans le contexte de lutte contre le dérèglement climatique et compte tenu de la croissance du secteur de l’aviation privée, il s’agit d’un phénomène particulièrement inquiétant dont nous ne mesurons pas à ce stade l’ampleur. »
De plus, le député insiste sur les alternatives présentes pour éviter ces vols :
« Charleroi-Anvers, aujourd’hui c’est 1h30 en train dans des conditions confortables avec une fréquence de deux trains par heure… si on prend en compte les formalités à accomplir lorsqu’on prend l’avion, on gagne clairement du temps à choisir le rail ! »
Ecolo relève en arrière-fond de ce dossier une question de justice sociale. Pourquoi ceux qui en auraient plus les moyens pourraient se permettre de polluer un peu plus que tous les autres puisque, assez naturellement, ces jets privés transportent beaucoup moins de passagers que les avions traditionnels ?
« Des discussions relatives aux droits de trafic doivent avoir lieu avec le fédéral et ces droits doivent être soumis aux sociétés aéroportuaires wallonnes avant la délivrance d’une autorisation. Nous suivrons ce dossier de près afin notamment d’en mesurer l’ampleur exacte », conclut Christophe Clersy.