C’est une première belge. A Anderlues, on a inauguré aujourd’hui la toute première unité de production d’électricité verte à partir du grisou. Ce gaz de mine est encore bien présent chez nous, mais jusqu’ici, il était inexploité. La commune d’Anderlues a prêté le terrain d’un ancien puit charbonnage. Et une société française y a installé cette technique qu’elle a déjà développé dans les Hauts de France.
Du gaz de mine, jusqu’à l’électricité
A Anderlues, la société des Houillères a laissé de nombreux témoignages du passé minier de la région. L’un d’eux est désormais au coeur d’une nouvelle activité: la production d’énergie verte à partir du grisou, ce gaz de mine explosif qui a tué tant de mineurs. Et cette unité de production, c’est une première en Belgique, même si Gazonor, la société qui l’exploite, l’a déjà développée dans les Hauts de France. Et après des années de démarches, elle s’est installée à Anderlues. Ses installations étaient inaugurée aujourd’hui.
Une technique efficace. Une utilisation locale
La base, c’est d’utiliser pour produire de l’électricité le grisou qui, reste encore dans les galeries. Il faut dire que quand le charbon est dérangé, comme pendant l’exploitation minière, il génère du gaz. Mais, même après la fin de l’exploitation, la production de grisou continue. Elle est, ici, récupérée et utilisée pour produire de l’électricité. Un courant produit par deux moteurs de 1,5 mégaWatts chacun, qui tourneront 24h sur 24. Ce qui équivaut à la production de deux à trois éoliennes par moteur, puisqu’une éolienne ne tourne pas en permanence. On parle d’alimenter pas moins de 5 000 foyers. Une énergie verte, et en circuit court. Sur Anderlues.
Une technique qui a de l’avenir
Le système permet aussi de se débarrasser de ce gaz de mine qui s’accumule dans les galeries. Les installations vont seulement démarrer, mais la société imagine déjà de se développer. En récupérant la chaleur des moteurs, ou en envoyant du méthane sur le réseau. Mais en attendant, rien qu’avec ces deux machines, vu les réserves importantes de grisou, on pourrait produire de l’électricité, ici, à Anderlues, pendant 15 à 20 ans.