Depuis des années, de nombreuses associations et organisations qui luttent contre la pauvreté dénoncent un statut : celui de cohabitant. Lorsque des personnes habitent ensemble, elles obtiennent ce statut qui selon, les associations, creuse le sillon de la pauvreté dans certaines situations. Elles revendiquent donc sa suppression.
Lorsque des personnes sont domiciliées ensemble, elles deviennent cohabitantes, un statut aux multiples répercussions notamment financières dans certains cas. C’est pourquoi le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, et de nombreuses associations s’unissent et revendiquent la suppression de ce statut, notamment l’ASBL carolo Solidarités Nouvelles.
« Ça a des répercussions notamment financières pour les personnes qui bénéficient d’une allocation de remplacement de revenus : CPAS, mutuelle, chômage, … Ces personnes voient leurs revenus diminuer dès qu’elles sont cohabitantes et non isolées. Au CPAS par exemple, elles passent de 1507,77 euros par mois à 743,78 euros », explique Donna Custers, juriste à l’ASBL Solidarités Nouvelles ASBL.
« Ce n’est vraiment pas évidemment de vivre avec si peu. Ça serait mieux si chacun avait ses revenus propres », ajoute Stéphanie Mourue, accompagnatrice sociale à l’ASBL Solidarités Nouvelles ASBL
Différentes répercussions
Les situations de cohabitation entraînent également d’autres problèmes à différents niveaux.
« Il engendre des soucis familiaux, mais aussi des problèmes de respect de la vie privée. On devrait avoir le droit de manger l’un chez l’autre sans que l’on considère cela comme de la cohabitation », raconte Stéphanie Mourue, accompagnatrice sociale.
« Il peut aussi arriver que des parents demandent aux enfants de partir à la majorité car, dès que l’enfant à la majorité, ils obtiennent chacun un taux de cohabitant », déplore Donna Custers, juriste.
Conséquence : souvent, les personnes préfèrent se domicilier ailleurs que là où elles habitent réellement afin de conserver leur statut d’isolé. Mais ça aussi c’est un problème, notamment pour la pénurie de logements.
« Il faut supprimer ce statut ! »
Pour les associations une chose est sûre : il faut que ça change.
« On devrait avoir l’individualisation des droits, et avoir le droit de vivre ensemble en conservant un taux d’isolé », déclare Stéphanie Mourue, accompagnatrice sociale.
« On pense qu’il faut stopper ce statut. Chacun a le droit d’être indépendant financièrement », ajoute Donna Custers, juriste.
Le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté a sorti une série de capsules pour expliquer la problématique des cohabitants légaux.
Ces vidéos ont été réalisées avec l’ASBL RTA et le comédien Jean-Luc Piraux pour dénoncer le statut cohabitant.
A voir ici:
Apolline Putman