La Taskforce vaccination ne recommande pas la vaccination obligatoire du personnel soignant contre le covid-19 pour le moment vu le contexte épidémiologique, a-t-elle indiqué dans un avis rendu jeudi et diffusé lundi.
“Dans le contexte épidémiologique actuel, la vaccination obligatoire des prestataires de soins de santé ne serait pas conforme au principe de proportionnalité”, a-t-elle expliqué après avoir consulté le Conseil supérieur de la santé et le “Risk Assessment Group” (RAG).
L’avis précise toutefois qu’une nouvelle flambée de l’épidémie est prévisible. Si la situation épidémiologique venait à nouveau à se dégrader, qu’un nouveau variant apparaissait et/ou une baisse significative de l’immunité étaient observés, impliquant une remontée du nombre de décès et d’hospitalisations, l’avis serait réévalué.
Cet avis a été rendu alors que la commission de la Santé doit approuver mardi en deuxième lecture un projet de loi du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, qui établit le principe de cette vaccination obligatoire des soignants. Le sujet est sensible et a provoqué de fortes tensions dans la majorité à la fin de l’année passée après que les syndicats, poussés par une partie de leur base, se sont opposés à cette obligation. La majorité s’est accordée sur des amendements qui ont retiré la date fixée pour l’entrée en vigueur de l’obligation, en principe le 1er juillet. La mise en œuvre de l’obligation devra être décrétée par un arrêté royal délibéré en Conseil des ministres. Celui-ci devra être motivé par des avis scientifiques établis, notamment par la Taskforce Vaccination et le Conseil Supérieur de la Santé sollicités le 28 mars par le ministre.
La Taskforce rappelle toutefois l’importance de la vaccination complète dans la lutte contre le coronavirus et insiste sur l’administration de la dose de rappel. “L’administration de la dose booster permet de restaurer l’efficacité vaccinale contre les hospitalisations et doit être vivement encouragée pour les professionnels soignants ayant déjà reçu une primovaccination de base (1 ou 2 doses)”, dit l’avis.