Les chauffeurs de la TEC ont arrêté spontanément le travail ce matin, vers 6h - 6h30 suite à une déclaration en radio de leur directrice commerciale. Depuis quelques temps déjà, le personnel se plaignait de conditions de travail difficiles liées à l'hygiène de certains usagers et de l'un d'eux en particulier. Un SDF qui circule de bus en bus et dans le tram et qui tente même à certains moments de se cacher pour rester dans le bus et dormir dans l'un ou l'autre dépôt.
Cette personne serait atteinte de la gale, une maladie infectieuse de la peau causée par un parasite de type acarien microscopique. Il s'agit d'une affection contagieuse bénigne (sans gravité). Le principal symptôme chez l'Homme est la démangeaison. Toutefois, et on le comprend aisément, les chauffeurs craignent d'être infectés.
Suite à ce mouvement spontané des chauffeurs, les délégués ont rencontré la direction. Ils ont obtenu que celle-ci procède à la désinfection de tous les bus et salles de garde du personnel. Un courrier sera également adressé par la société de transport, à la ville et au CPAS pour les interpeller sur cette question.
Les chauffeurs n'avaient pas repris le travail en début de matinée, les délégués faisaient le tour des dépôts pour prendre le pouls de la situation et annoncer les résultats des négociations de ce matin.
Retour à la normale en début d'après-midi
"60% des chauffeurs circulent à nouveau normalement. Au dépôt d'Anderlues, il y a eu très peu de chauffeurs à l'arrêt, tandis que le dépôt le plus touché est celui de Genson." nous expliquait Patrick Devos, délégué CSC en début d'après-midi.
De son côté, la direction des TEC a été très réactive. Cet après-midi vers 15h, les services techniques commençaient à désinfecter les bus, le travail devrait être terminé aujourd'hui afin que le service puisse reprendre normalement dès demain matin. Les trois autres dépôts devraient suivre puisque la direction a promis que pour lundi tout serait nettoyé.
C'est maintenant vers la Ville de Charleroi que se tournent aussi bien les responsables du TEC que les représentants syndicaux. Ils demandent un effort d'imagination aux autorités pour que la situation ne se reproduise pas et que les personnes porteuses de la maladie soient prises en charge et soignées.
"Lors de la rencontre avec les chauffeurs, la tension et l'émotion surtout, étaient palpables surtout chez les pères de famille qui ont des enfants en bas âge. Ils craignent pour la santé de ceux-ci, nous dit encore Patrick Devos"