La société de Jumet, Univercells est sur la route pour la concrétisation d'un futur vaccin contre le Covid-19. La communauté scientifique est en émulation partout dans le monde tantôt pour mettre au point un vaccin, tantôt un médicament. Avec ses partenaires italiens et allemands, la société Univercells forme un trio qui devrait s’avérer gagnant dans la production massive de vaccins sur base d'adenovirus. Premier essai clinique cet été !
La société Univercells de Jumet est spécialisée depuis de quelques années maintenant dans la production massive de vaccins. Récemment, elle a même mis au point une ligne de production mobile pour produire massivement et à peu près n’importe où, la Nevoline. Un projet mené avec les moyens de la fondation Bill et Melinda Gates.
Cette fois, l’entreprise s’attaque à la pandémie avec deux partenaires européens. Hugues Bultot, le pdg de Univercells est plutôt satisfait de participer à l'effort collectif.
« Je pense que c’est une bonne nouvelle, un engagement, de 6 semaines intenses, récompensé. Moi, j’y vois surtout l’intérêt d’une participation citoyenne à la lutte contre le Covid-19. Le vaccin fait partie des stratégies gagnantes. Il y a aussi des enjeux géopolitiques et il faut que l’Europe se positionne. Et aujourd’hui, nous avons toutes nos chances. C’est un très beau consortium qui est très agile, qui peut s’adapter vite. On travaille avec des italiens qui ont vécu une crise très dure, et c’est très enthousiasmant. »
Il n’y a pas que des italiens dans l’aventure, une PME allemande spécialisée dans la formulation de vaccins est aussi partie prenante.
« ReiThera (les italiens) c’est une aventure entrepreneuriale déjà couronnée de succès dans les biotechnologies. Il s’agit d’une très belle société et eux qui travaillaient dans les maladies rares ont décidé de se lancer dans le monde du vaccin, un autre monde. Ils se sont donc dit qu’ils avaient besoin de partenaires. Nous avons été mis en contact avec eux, ils ont été convaincus de notre capacité de production de masse et de notre flexibilité. Et puis il y a Leukocare, les allemands, eux, c’est le monde de la formulation de vaccins. Une PME qui travaille de manière très rigoureuse.
Des essais cliniques pour l’été 2020
6 millions de doses du vaccin sont attendues pour la fin de l’année 2020, début 2021 au plus tard. Mais avant cela, il y a plusieurs phases cliniques à réaliser et puis il faudra l’accord des autorités de régulation. L’intention avec ce vaccin est de protéger le plus de gens exposés possible. Les travailleurs de la santé et puis la population plus fragile.
« C’est le miracle RéiThera, ils sont capables de faire les premières doses d’essais cliniques très rapidement. Par contre, ils n'étaient pas aptes à faire la production de masse, d’où notre association. Donc, eux doivent faire les essais cliniques en été, nous nous devons commencer la production en décembre et ça c’est un vrai challenge »
Univercells peut toutefois compter sur les précédents succès de son bioréacteur scale-X™ et de sa plateforme de fabrication NevoLine™. Il ne reste qu'à adapter et augmenter cette technologie pour produire massivement le vaccin qui sera issus des laboratoires italiens.
Qu’est-ce que l’adenovirus ?
L’adenovirus est la base du futur vaccin, un matériau que la société italienne RéiThera connait bien. L’adenovirus est un virus que l'on trouve chez les grands primates et qui a déjà permis de lutter contre EBOLA. Il s’agit d’un "espion" qui n’a rien à voir avec le coronavirus, mais qui en comporte quelques caractéristiques, notamment sa membrane de protéines. On l’injecte au patient et son système immunitaire leurré va mettre en place les défenses adéquates. Ainsi, lorsque le vrai coronavirus attaque notre corps est prêt à lutter.
"La technologie des adenovirus telle qu'elle est développée par RéiThera c'est la réponse qui a été offerte par le monde à l'épidémie Ebola. Et qui s'est terminée par un succès contre cette maladie et c'est vraiment la technologie développée par les italiens qui a été la clef gagnante. L’intérêt de ce vaccin c'est que l’on sait qu’il est sûr. Maintenant comment les autorités réglementaires vont donner la préférence à l’un ou l’autre vaccin alors qu’on est en manque complet, j’ai pas la réponse. "
Peut-être un vaccin pour la fin de l’année
Des essais cliniques de vaccins chimiques ont déjà lieu aux Etats-Unis et en Allemagne, des vaccins qui seront coûteux et réservés à certaines catégories de malades, les plus atteints.
Les vaccins qui seront produits par le tout nouveau consortium européen, sont des vaccins de deuxième ligne accessibles aux travailleurs de la santé et au plus grand nombre. Il proposera aussi une immunité plus longue que les premiers, ce qui permettra à terme un vrai déconfinement de la population en toute sécurité.
« Je peux vous assurer que mon partenaire italien sera en essai clinique en juillet, je vous regarde dans les yeux et je vous dit qu’on espère avoir des unités GMP pour décembre, janvier 2021. Le parcours clinique pour les vaccins personne ne le connait. Alors à quand un vaccin, franchement, je n'ai pas la réponse. »
La dernière étape dans la lutte contre le Covid-19 sera sans doute la mise au point d’un vaccin sur base du plasma des personnes qui ont été infectée et dont la racine sera le virus lui-même mais fortement atténué. Mais ça ce n’est pas pour tout de suite.
Il y a tout juste un mois la société Univercells était prête à se disait déjà prête à se mettre au service de la lutte contre le Coronavirus :