Une visite inhabituelle s’est déroulée mercredi dans le Biopark de Charleroi. Le président du Kenya s’est rendu dans les installations de production belge d’Unizima, une filiale du groupe Univercells qui produit des vaccins, spécialisée dans le transfert de technologies à l’international. Le Kenya a choisi cette société comme partenaire technique et industriel pour la création d’un centre de formation en bioproduction.
Lors de son voyage officiel en Europe, le président du Kenya a décidé de faire escale dans notre région. Cette visite marque le début d’une collaboration entre son pays et Unizima, filiale d’Univercells. Ensemble, ils veulent créer un centre de formation en bioproduction au Kenya.
« Univercells amène sa technologie pour produire la substance active de base des vaccins. Et donc, sur place dans différents endroits de l’Afrique, ils vont produire ce vaccin pour toute une série de maladies. Ça devrait permettre une vaccination massive du continent africain », explique Élio Di Rupo (PS), ministre-président wallon.
L’objectif est d’améliorer l’accessibilité des patients du Kenya et de la région aux vaccins et aux produits biothérapeutiques.
« C’est très important de partager la connaissance sur l’accessibilité des médecins et des vaccins avec les pays africains. Nous ne pouvons être sains uniquement si le reste du monde l’est également », indique Caroline Gennez, ministre de la Coopération au développement.
« Nous sommes surtout ici pour apprendre. Comme vous le savez, nous menons un combat contre les maladies chroniques qui prennent de plus en plus d’ampleur chaque jour. Nous sommes ici car l’une de solution face à ce problème serait de créer des usines locales pour fabriquer directement des médicaments, et vaccins que l’on pourrait utiliser en cas d’urgence et tout le temps (traduction) », explique Susan Nakhumicha Wafula, ministre de la Santé.
Une aide à long terme
Pour ce faire, concrètement, Unizima apportera une expertise, un soutien consultatif, la formation et un transfert de technologie.
« Il ne faut pas que ça soit des personnes qui viennent d’Europe ou d’ailleurs qui restent quelques années et puis qui repartent. Le Kenya a pris la décision de construire son savoir, et de développer les capacités de ses jeunes pour qu’ils deviennent les opérateurs, techniciens et chercheurs de demain. C’est ce qu’on va les aider à faire : échanges universitaires, training, élaboration de nouveaux bacheliers et masters … », détaille Hala Audi, CEO d’Unizima.
« C’est une excellente illustration du fait que les entreprises du Biopark jouent en Champions League. On exporte nos technologies à travers le monde, on joue en division 1 », se réjouit Dominique Demonté, directeur du Biopark.
Ce projet est donc un pas de plus vers le développement de la couverture sanitaire universelle, auquel contribue notre région.
Apolline Putman