Une seconde ex-collaboratrice porte plainte à son tour pour harcèlement moral contre Denis Ducarme, auparavant ministre des Classes moyennes, des Indépendants et des PME. Il s’agit d’une information de nos confères de l’Avenir, la DH et la Nouvelle Gazette.
En septembre 2023, une première ancienne collaboratrice du cabinet ministériel de Denis Ducarme avait déjà porté plainte pour le même motif. Certains associés évoquent notamment des cadences de travail infernales ainsi qu’une communication et un comportement dérangeants de la part de l’ex-ministre.
La seconde plaignante, qui a souhaité garder l’anonymat pour le moment, a pour objectif de soutenir la première collaboratrice à avoir lancé la démarche, mais aussi d’empêcher Denis Ducarme de traiter d’autres personnes de cette manière. Elle a également été motivée par la réaction de l’homme politique dans la presse suite à la première plainte, indique-t-elle.
Denis Ducarme semblait en effet surpris à l’annonce de ces deux actions. En septembre, il assurait ne jamais avoir été en conflit avec l’un de ses collaborateurs. Il avouait également être étonné d’une telle accusation plus de 3 ans après les faits.
Une manoeuvre avant les élections ?
Aujourd’hui, Denis Ducarme reconnaît que pendant la crise sanitaire, le rythme de travail a été assez intense. Mais il se questionne sur les réelles motivations de ces accusations. Selon lui, ce nouveau dépôt de plainte a pour but de nuire à sa réputation à quelques mois des élections. Il nous confie :
« Des personnes qui ont travaillé avec moi il y a près de 3 ans décident de déposer des plaintes maintenant, à l’approche des élections… C’est curieux comme timing ! Concernant ce qu’on me reproche, je vais dire les choses telles qu’elles sont. Ces personnes ont travaillé avec moi pendant la crise sanitaire, une des périodes les plus graves depuis la 2e guerre mondiale et le choc pétrolier. En tant que ministre des PME et indépendants, je me suis donné corps et âme sans compter : mesures de soutien, des milliards d’euros débloqués… Les indépendants étaient en grande difficulté, certains se suicidaient, je n’ai pas compté mes heures et nuits blanches. »
Il assure n’avoir jamais rien exigé d’autre qu’un travail bien fait, et que ses collaborateurs ont toujours été libres de quitter leur poste.
« Quand on s’engage dans un cabinet, on sait à quoi s’attendre surtout dans une période où il faut se mobiliser ! Si on ne souhaite pas s’investir, c’est qu’on n’est pas fait pour faire la politique. Certains le vivent bien, d’autres moins bien : je n’ai jamais forcé personne à rester. On peut être déçu ou ne pas se sentir bien dans n’importe quelle profession, il suffit de partir. Non, je ne téléphone pas à mes collaborateurs la nuit, je ne suis pas fou. C’est décevant de voir à quel point on essaye de nuire à ma réputation à travers des mensonges. C’est tellement facile ! Mais aujourd’hui, ça fait partie du combat public et politique d’avoir de telles manœuvres qui s’organisent à votre encontre. »
Pour rappel, l’homme fort du MR, présumé innocent, a annoncé en janvier qu’il sera candidat bourgmestre à Charleroi lors des élections communales de 2024.
A.P.