Nos bourgmestres ont-ils le blues ? Pas vraiment !

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Non loin de chez nous, dans la commune de Péruwelz, le bourgmestre a décidé de quitter son poste car il ne se sentait pas heureux dans ce rôle, pas en accord avec ses valeurs. Alors une question : chez nous, comment se sentent nos bourgmestres ?

Et bien derrière leur écharpe, nos bourgmestres semblent vivre positivement leur mandat. En 2023, une étude de l’Union des Villes et Communes de Wallonie révélait que seuls 65% des mandataires disaient s’épanouir dans leur fonction. Mais 1 sur 2 gardait, malgré tout, toujours un état d’esprit positif. Et chez nous, c’est plutôt le cas.
« En tant que Carolo, pouvoir réaliser à Charleroi des projets et gérer la ville, l’améliorer : il n’y a pas de plus beau métier », indique Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi.
« Au niveau communal, quand on trouve une solution, on la voit, on la ressent et on la vit aux côtés des citoyens, c’est ce qui est merveilleux », ajoute Caroline Taquin (MR), bourgmestre de Courcelles.
Les bourgmestres jonglent souvent entre responsabilités politiques, attentes citoyennes et vie privée souvent bousculée. Comme le rappelle Thomas Dermine, le bourgmestre est souvent la figure politique que connaissent réellement les citoyens. Ils sont en première ligne, c’est le premier relais dans chaque commune.
« Souvent, quand les citoyens viennent me trouver, ce n’est pas pour du positif, c’est plutôt quand ça va mal, plaisante Dominique Grenier (PS), bourgmestre d’Aiseau-Presles. Et parfois, il faut leur expliquer que je n'ai pas de baguette magique. Je n'ai pas tous les pouvoirs. »


Premier relais, premier bureau des plaintes 

Les bourgmestres que nous avons interviewés avouent que les journées sont intenses. Mais surtout, quand on est le premier relais, on est aussi la première cible des critiques, et des reproches notamment sur les réseaux. Et même s’ils essayent de faire abstraction, ce n’est pas toujours évident.
« C’est vrai que tout a changé, indique Jonathan Delespinette (Les Engagés), bourgmestre de Erquelinnes. Avant, j'étais l’échevin sympa et accessible. Maintenant, ma notoriété a changé, sans que je le veuille, c'est le regard des citoyens qui est différent. »
Les bourgmestres doivent se faire à l’idée que leur décision, aussi juste soit-elle, ne plaira jamais à toute la population. Ils doivent souvent protéger leur famille des vagues de haine aussi. Mais avec d’un côté les critiques et les plaintes, et d’un autre côté de magnifiques projets qui se concrétisent, il reste de la place pour… pas mal de stress et de fatigue ! Dominique Grenier, d’Aiseau-Presles, nous avoue avoir fait un malaise de fatigue il y a quelques jours, « heureusement j’ai été remplacé au pied levé par une super équipe qui me soutient ».
« Ma fille me demande si je suis fou, avoue quant à lui Jean-Marc Monin (Ecolo), bourgmestre de Momignies, en souriant. C’est vrai qu’après 40 ans de travail, je peux déposer ma mallette le 1ᵉʳ juillet. Et puis je me retrouve dans un full time. Je vous dirai dans 6 ans si c’était une folie ou si c'était une belle réalisation. »
Mais si en 2023, 1 bourgmestre sur 2 avait déjà songé à quitter sa fonction, nos bourgmestres reprêteraient serment, à nouveau, si c’était à refaire maintenant. Alors, non, pour le moment, nos bourgmestres n’ont peut-être pas le blues, mais ils connaissent le tempo… et il est parfois effréné. Heureusement, tant que la passion est là, la musique continue.
 


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