La saga de la démolition de l’église de Lodelinsart n’en finit plus de rebondir. On se souvient que la Ville avait entamé la démolition de l’édifice sans permis. Le fonctionnaire délégué de la Région Wallonne en charge de l’urbanisme avait fait mette les scellées sur le chantier. Et la Ville de Charleroi avait demandé de les faire enlever en intentant une action en justice en référé. La ville a perdu. Les travaux sont arrêtés. Et aujourd’hui, le fonctionnaire délégué propose qu’on créée un parc public à la place de l’église.
Une saga débutée en 2012
Un édifice à moitié éventré, c’était l’état de l’église de Lodelinsart au début du mois de juillet. Mais la saga avait commencé en 2012, quand un arrêté de police donne l’ordre d’évacuer les lieux pour un problème de stabilité dangereux pour les riverains. La ville rentre une demande de permis de démolition qui est refusée par le fonctionnaire délégué de la Région Wallonne, mais la Ville entame quand même les travaux.
« J’ai mis les scellées comme pour toute infraction où on est pris en flagrant délit, nous dit Raphaël Stockis, le fonctionnaire délégué de la Région Wallonne. La Ville avait poursuivi cette mesure devant le juge en référé pour la faire lever. »
La Ville a perdu. Le juge a dit qu’il n’y avait pas urgence
Le juge a donné gain de cause au fonctionnaire délégué, ne retenant pas l’urgence. Et le fonctionnaire délégué de poursuivre:
« L’urgence qui était invoquée par la Ville pour justifier l’arrêté du bourgmestre et la démolition n’existait pas selon le jugement. Puisque, dit le jugement, ça fait vingt ans que la Ville laisse ce bâtiment aller à l’abandon. Aujourd’hui, cette église a commencé à être mise par terre sans permis par la Ville qui en est propriétaire. Mais elle finira par terre, c’est évident. »
Des actions judiciaires sont encore en cours
La démolition est donc arrêtée. Mais deux procédures judiciaires sont enclenchées. Il y a le recours relatif au permis qui avait été refusé et qui est pendant devant le ministre et donc le Gouvernement Wallon. Mais une autre procédure pourrait débuter au niveau pénal. Selon Raphaël Stockis, le Parquet aurait décidé de poursuivre l’infraction devant le juge correctionnel.
La Ville serait prête à discuter
Du côté de la Ville, on dit n’avoir pas connaissance de cette procédure au pénal. Mais on se rend compte que la décision judiciaire peut prendre du temps. L’avocate de la Ville attend la décision du Gouvernement Wallon vers le 20 octobre. Mais la Ville se dit prête à discuter avec le fonctionnaire délégué.
Pourquoi pas en faire un parc public en compensation
Et justement, le fonctionnaire délégué fait une proposition à la Ville pour l’affectation du site de l’ancienne église.
« La proposition que je fais à la commune, conclut le fonctionnaire délégué de la Région Wallonne, c’est qu’en terme de compensation pour la destruction de l’église, on aménage cet espace en vrai espace public: un parc public dans le prolongement de la place. Un parc destiné à tous. Et si on invoque le fait que le terrain n’est pas désacralisé (ndlr: il garde un caractère sacré pour l’Eglise), je dirais à la Ville qu’ont peut y construire une petite chapelle ou une potale pour garder le côté sacré du terrain. Mais on n’en est pas là puisqu’on en est encore en période de procédure. »
La Ville n’a pas encore décidé de l’affectation du lieu. Mais des contacts ont été pris avec le Procureur du Roi pour trouver la voie la plus efficace. Alors, un parc à la place de l’église? La proposition est sur la table en ce moment. Les discussions devraient pouvoir commencer. Mais la Ville semble avoir peu de choix.